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CE QUE J’EN PENSE : Faut-il le mandat unique ?

Cette innovation peut être la clef de voûte de la nouvelle Constitution du Mali. Les surchauffes post-électorales dans certains pays africains rendent nécessaire de tirer l’exposé révolutionnaire sur «Le mandat unique» des archives de l’Université Cheikh Anta Diop et de le mettre à la portée des Maliens et du chef de l’État, président de la Transition, Bah N’Daw.

 

Je soumets à la réflexion de nos compatriotes l’historique contribution de l’éminent professeur sénégalais de droit constitutionnel, Babacar Guèye, sur le sujet. Les extraits que vous lirez datent de 2015. Ils illumineront, j’espère, les futurs débats au sein du Conseil national de la Transition (CNT)

«Le mandat unique offre à de nouveaux talents, à de nouveaux leaders d’accéder aux affaires. La politique s’identifierait alors plus à une mission de service public et non à une carrière. La rotation des élites politiques s’accélérerait».
«Le mandat unique est au fond une modalité de limitation du nombre de mandats présidentiels, laquelle n’est pas une préoccupation nouvelle. Le débat sur son bien-fondé est en effet ancien. Il a été pratiqué par les démocraties antiques et aux premières heures de la démocratie représentative.

Aucune constitution africaine n’a jusqu’ici institué le mandat unique. Seul le président nigérian a exprimé en 2011, la volonté d’amender la Constitution de son pays pour l’instituer, trois mois après son élection à la magistrature suprême. Préoccupé par les violences à répétition qui émaillent les scrutins au Nigeria (800 morts à l’élection présidentielle d’avril 2011) et par le coût exorbitant engendré par ces derniers tous les quatre ans, le président Goodluck Jonathan avait annoncé la préparation d’une loi introduisant un mandat présidentiel unique de six ans… »

«Ce projet n’est pas allé jusqu’à son terme. Il a finalement été abandonné. Mais, l’idée fait son chemin. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer un mandat unique pour les présidents africains. La fréquence des présidences à vie, les dérives engendrées par la longévité au pouvoir, la récurrence des violences électorales ont fini de convaincre de la nécessité d’instaurer un mandat unique pour le président de la République en Afrique. Ainsi, plus personne ne peut faire deux mandats à l’image de ce qu’on a au Mexique. Là-bas, le président fait six ans (6 ans) et s’en va…».

Quelle belle leçon de patriotisme ! Je ne doute pas que le nouveau pouvoir transitoire réussira à convaincre les Maliens à introduire «le mandat présidentiel unique» dans la Constitution de notre pays.

Dans cet esprit pourquoi ne pas choisir notre futur président entre ceux qui veulent postuler à cette haute fonction parmi les futurs députés ? N’est-ce pas que l’application du scrutin universel par des politiciens, adeptes de la fraude électorale depuis des décennies, a failli causer la disparition du Mali ? Le débat est ouvert.

Sékou Oumar DOUMBIA

Source : L’ESSOR

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