Ça ne devrait pas arriver. Mais hélas ! La nouvelle est tombée, tel un couperet. Le Mali enregistre son 4ème coup d’État militaire en 52 ans. Même si on tente de faire croire à une démission, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Une démission dans ce contexte ne peut être que forcée. Puisque nous y sommes, il faudrait à présent se pencher sur la suite. Ainsi, dans une déclaration sur les antennes de la télévision nationale (ORTM), le Comité National du Salut du Peuple (CNSP) a dévoilé son plan de transition politique malgré l’opposition de la communauté internationale. Dans un communiqué diffusé le 19 août 2020, la CEDEAO a dans la foulée mis le Mali sous embargo et fermé ses frontières terrestres et aériennes jusqu’à nouvel ordre.
Dans sa déclaration, le CNSP annonce la démission du président et dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement, la fermeture des frontières (aérienne et terrestre) à partir du 19/08/2020 jusqu’à nouvel ordre ainsi que l’instauration d’un couvre feu de 21h à 05h00 du matin jusqu’à nouvel ordre. Cependant, les mutins rassurent d’une transition civile politique, l’organisation des élections dans un bref délai pour le retour à l’ordre constitutionnel. On retiendra également que tous les accords nationaux et internationaux seront respectés y compris l’accord issu du processus d’Alger. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Qui dirigera la prochaine transition ? Comment la nouvelle équipe qui aura la lourde responsabilité trouvera une réponse à la grogne sociale ? Quel le rôle des mutins dans cette histoire et quel sera la durée de la transition? Autant de questions restent à élucider. Le vin étant tiré, il faudrait désormais le boire. Et pour y arriver, les tenants du pouvoir doivent impérativement éviter les erreurs de 2012 en
mettant à l’écart tous les religieux pour éviter que dans l’avenir un conflit inter-religieux ne puisse être la source d’une crise entre les Maliens. Après les religieux, mettre à la retraite tous les vétérans de la vie politique malienne bien entendu ceux du M5-RFP également. A défaut, ce sera de l’éternel recommencement, de coup de force à force. Personne n’y gagnera.
Ce changement doit être le départ de la construction d’une nation forte dans laquelle se retrouve chaque Malien. Les assoiffés du pouvoir, les politiciens véreux qui ont fait la promotion de la corruption, de l’injustice, de la gabegie…doivent être chassés comme des chiens enragés car s’ils intègrent cette transition, ils la souilleront certainement. Pour leur dignité et la confiance placée en leur personne par un peuple meurtri, les mutins doivent faire beaucoup attention car ces individus sont capables de tout pour arriver à leur fin.
Que Dieu veille!
Amadigué Sagara
Source: Journal le Pays-Mali