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Ce projet ne contribue nullement à l’unification de la société civile dont la diversité apparaît comme un avantage pour dégager des positions différentes «

A la suite de la publication du document de la Minusma intitulé  » positionnement harmonisé de la société civile pour la refondation de l’État et une transition réussie au Mali », la coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale CCSC/PURN) a animé hier une conférence de presse au cours de laquelle son président, Ahmed Mohamed Ag Hamani, a fait plusieurs observations sur ce document auquel la coalition dise ne pas adhérer dans sa version actuelle.

Le projet de réorganisation de la société civile, selon M.Ag Hamani, ne contribue nullement à l’unification de la société civile malienne dont la diversité apparaît comme un avantage pour dégager des positions différentes mais enrichissantes dans des domaines de réflexion divers. En outre, à l’en croire, le soutien au  » régime politique de transition «  évoqué par la Minusma dans ledit document, ne présente aucune utilité pratique s’il ne prend en compte les faiblesses de celui-ci en faisant des propositions de redressement de la situation.

 » On note que les actions identifiées dans ce document sont issues d’une compilation de celles inscrites à la feuille de route de la transition et ne sauraient être d’une quelconque valeur ajoutée pour la réussite de la transition. Ainsi, cette tentative de réorganisation envisagée de la société civile vise à créer un nouvel organe servant d’interface entre la Minusma et le PNUD d’une part et le gouvernement de transition d’autre part «  a souligné le président de la CCSC/PURN.

En effet, selon l’ancien premier ministre Ag Hamani, le rapport général de la société civile sur sa contribution à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, tenu à Bamako les 13 et 14 mai 2016, avait déjà fait le constat qu’il n’y a pas d’organe consultatif unique représentant l’ensemble des organisations de la société civile. Il en résulte donc une impossibilité d’élaborer une position commune de cette société civile.

En conséquence, ledit rapport avait recommandé la mise en place d’un cadre représentatif et fonctionnel des organisations de la société civile. C’est ainsi, dira-t-il qu’un organe fédérateur, indépendant, d’observation, de veille, d’alerte et d’interpellation dénommé coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale a été créé par une assemblée générale de 68 organisations et associations de la société civile le 22 mars 2017.

Aux dires de l’ancien premier ministre, les objectifs visés par la création de cette coalition couvrent l’ensemble des préoccupations exprimées dans ce document de positionnement de la Minusma. En outre, déclarera-t-il, le fait que le projet soit porté par une ONG au détriment de plusieurs faîtières de la société civile travaillant déjà en synergie sur les questions de sécurité, de gouvernance, de réformes politiques et institutionnelles, la relecture de l’APRM, le référendum constitutionnel et l’organisation des élections, est un motif supplémentaire de non-participation de la coalition à cette démarche.

A l’en croire, pour éviter un effritement de l’action et de la cohésion sociale de la société civile d’une part, réaffirmer l’indépendance des organisations de la société civile malienne, réussir le pari de la prise en compte et en charge de la refondation de l’Etat par les expertises nationales et placer la Minusma à sa place et dans son rôle d’accompagnement du Mali d’autre part, la coalition qui n’a jamais reçu de réponse à ses contributions formulées jusque-là sur le projet, a jugé inopportun de participer au processus et aux procédures d’élaboration dudit document dont elle prend simplement acte.

 » La CCSC/PURN note que le résultat des travaux de réflexion menés dans le cadre de ce projet constitue une copie incomplète des différents axes de la feuille de route de la transition et du plan d’action gouvernemental adopté par le Conseil national de la transition (CNT). Au demeurant, la Minusma, en occultant dans l’analyse de la situation du pays et la recherche de solutions à la crise et à la réussite de la transition le rôle majeur des partis politiques, des organisations professionnelles et confessionnelles, doit repensée sa démarche qui, du point de vue de la coalition doit être beaucoup plus inclusive «  a poursuivi l’ancien premier ministre.

A l’en croire, en conséquence et compte tenu de tout ce qui précède, ce document de positionnement, tel quel, n’a pas l’adhésion de la CCSC/PURN.

Ramata S Keita

Source: l’Indépendant

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