L’humour est distingué par plusieurs concepts : c’est un langage, mais aussi un moyen d’expression. L’humour peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler pédagogique ou militant. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d’une culture à l’autre, d’une région à une autre.

L’humour permet à l’Homme de prendre du recul sur ce qu’il vit, comme le remarque Joseph Klatzmann, dans son ouvrage L’Humour juif en souhaitant «rire pour ne pas pleurer». Beaumarchais écrivit : «Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer». Plus pessimiste, Nietzsche affirme que «L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire», se rapprochant du cynisme.

Mais à regarder de près ces différentes analyses, l’humour au Mali est actuellement en train de perdre son sens initial. Car la plupart des humoristes maliens ne savent pas faire rire le public. Souvent, ils prononcent des mots qui, à la limite, sont des injures. Certains d’entre eux, qui sont mal inspirés ou à court d’idées, font le forcing pour faire rire l’assistance. Et c’est là que se produisent les dérives. Pourtant, dans certains pays voisins, ce métier est très bien pratiqué. Donc, il appartient à nos humoristes, qui méritent carton rouge pour nombre de dérives constatées par beaucoup de Maliens, de se ressaisir non seulement pour leur propre image, mais aussi pour le respect du public qui a besoin d’eux pour se distraire.

Fombus

Source: Le Débat