Des caricaturistes et des dessinateurs d’une dizaine de pays ont lancé une campagne sur internet le 4 février: « 100 dessins pour Jabeur ». Ils luttent pour la libération de Jabeur Mejri, un jeune Tunisien emprisonné depuis 2012 pour avoir diffusé des caricatures du prophète Mahomet sur Facebook. Il purge actuellement une peine de 7 ans de prison en Tunisie. Aujourd’hui, ses défenseurs misent sur la nouvelle Constitution qui vient d’être adoptée dans le pays, et qui garantit la liberté d’opinion.
La nouvelle Constitution tunisienne garantit la liberté d’expression. Sauf que Jabeur Mejri a été emprisonné bien avant son adoption et le seul à encore pouvoir agir, c’est le président Moncef Marzouki. La dessinatrice tunisienne Nadia Khiari plus connue sous le nom de Willis from Tunis estime qu’il aurait même déjà dû agir :
« Nous espérons depuis plusieurs mois la grâce présidentielle, parce que c’est le seul moyen pour que Jabeur sorte de prison. Dans l’actuelle Constitution, dans l’article 6, il est écrit que l’Etat est garant de la liberté d’opinion et de la liberté de conscience. Donc l’emprisonnement actuel de Jabeur est anticonstitutionnel, il faudrait qu’il soit libéré ».
Mais Moncef Marzouki ne semble pas décidé à le grâcier. Pour faire pression sur le gouvernement, son comité de soutien a donc mobilisé des caricaturistes sur internet. Kawther Zouari, la porte-parole du comité, se réjouit de la forte mobilisation autour de cette campagne « 100 dessins pour Jabeur » :
« On a presque dix nationalités différentes dans les dessins. Il y a plusieurs membres de Cartooning for Peace dont Plantu. Il y a des Algériens, des Tunisiens, des Belges. En tous cas, la mobilisation est là pour défendre la liberté d’expression ».
Le 7 février, les chefs d’Etat étrangers viendront saluer la nouvelle Constitution. Le comité de soutien de Jabeur espère que le cas Jabeur y sera discuté.