Depuis l’organisation de la première Coupe d’Afrique des Nations de football en 1957 au Soudan, les six participations congolaises à cette compétition se sont soldées par des désillusions sauf lors la 8e édition au Cameroun où le onze national contre toute attente a triomphé en finale devant le Mali de Salif Keita.
De 1968, date de la première participation du Congo en Coupe d’Afrique des nations (CAN), à Asmara en Ethiopie, à Lagos en 2000 lors de la 22e édition en passant par Yaoundé (Cameroun) en 1972, Egypte 1974, Ghana en 1978, Sénégal en 1992, la participation congolaise à la plus prestigieuse compétition africaine a toujours laissé au public un goût d’inachevé. À deux mois de la 30e édition de la CAN en Guinée équatoriale, les résultats congolais sont marqués essentiellement par quelques éclairs et beaucoup de déconvenus.
C’est en 1968 que le Congo logé dans le groupe B d’Asmara découvre la compétition avec la 6e Coupe d’Afrique des nations en Ethiopie. Les poulains de l’entraîneur Paul Ebondzibato malgré une équipe qui avait fière allure sur le papier avec les joueurs Amoyen Bibanzoulou, Ndzabana Jadot, Chrysostome Bikouri, Maurice Ondjolet, Foutika Jeannot, Akouala, Foundoux Moulélé va s’incliner à trois reprises face au Congo-Kinshasa, (1-3), au Sénégal (1-2) et face au Ghana (1-3). Le onze national baptisé « Congo-sport » à l’époque, l’une des plus prestigieuses sélections congolaises post-indépendance rentre au bercail sans gloire.
Quatre ans plus tard au Cameroun, logé dans le groupe B à Douala, le Congo fait sensation. Il tient en échec le Maroc d’Ahmed Faras sur le score d’un but partout avant de s’incliner 0-2 devant le Zaïre sur deux buts de Ntumba « Pousse ». Condamné à vaincre le Soudan lors de sa 3e sortie, le Congo étrille ce dernier sur un score de 4 buts à 2, grâce à Mbono (2buts), Bahamboula Mbemba “Tostao” et Mpelé et rejoint par tirage au sort le carré d’As. En demi-finale, le Cameroun se fait surprendre par la vélocité des Congolais qui marquent l’unique but du match à la 32e minute sur un tir tendu des trente mètres de Minga Noél Pépé devant près de 30 000 spectateurs médusés au stade Ahmadou Ahidjo de Douala et pétrifiés par la fine pluie qui s’est abattue ce jour à Yaoundé.
En finale, devant le Mali grandissime favorit de la compétition avec son feu follet Salif KeÏta, le Congo n’est nullement impressionné par l’ouverture du score de Moussa Diakhité à la 42e minute. Les Congolais répondent par trois buts de Mbono (2 buts) et Mpélé avant la réduction en fin de partie du score par Moussa Traoré. Les poulains d’Adolphe Bibanzoulou, Désiré Mayala Larbi et Michel Oba offre la liesse totale au pays. Moukila, Dengaki, Ndolou, Ngassaki, Poaty Gilbert, Matongo Soukouss, Matsima, Balekita Jean Bertrand venaient d’écrire par cette victoire l’une des glorieuses pages de l’histoire du sport congolais. Congo-sport devient les Diables rouges qui seront reçus en héros au pays avec leur coupe baptisée « Marie Jeanne » par l’orchestre Les Bantous de la capitale. Les héros de Yaoundé 1972 rentrent à jamais dans la légende.
Deux ans plus tard en Egypte, le Congo défend son titre jusqu’en demi-finale où il est défait par la Zambie 2-4 malgré deux buts de Mpélé et Jean Jacques Ndomba “Géomètre.” Au 1er tour, le Congo s’est débarrassé de l’Ile Maurice 2-0 (Moukila, Lakou Abossolo) et du Zaire 2-1(Minga, Mbono) avant de tenir en échec la Guinée sur le score de 1 but partout, grâce à un but de Ndomba Géomètre.
Après l’éclipse de 1976, le Congo revient en CAN en 1978 au Ghana. Comme à Asmara dix ans plus tôt, l’expédition en pays Ashanti se solde par un échec cuisant. Défait tour à tour par l’Ouganda (1-3) puis le Maroc (0-1), le Congo ne réussit qu’un petit match nul lors de son dernier match contre la Tunisie et sort la tête basse du tournoi. Les poulains de Maurice Ondjolet (Mounoudzi, Kimbémbé Akim, Mbama Nkoukou Christian, Daniel Ebomoua, Nganga Mwivi, Bahamboula Mbemba, etc.) font piètre figure au Ghana.
Après une léthargie de 14 ans, le Congo revient à nouveau en CAN à la faveur de l’édition 1992 au Sénégal où l’équipe est logée dans le groupe 4 de Ziguinchor en compagnie de la Côte d’Ivoire et de l’Algérie. Après le match nul vierge avec les Eléphants de la Cote d’Ivoire, le Congo tient ensuite l’Algérie en échec (1-1) grâce à un but de Tchibota-Nzaou. En quart de finale, malgré le but de Mavis Tchibota-Nzaou, le Congo s’incline 1-2 devant le Ghana d’Abedi Ayew Pelé au sommet de son art.
Lors de la 22e CAN au Nigeria et au Ghana, le Congo est logé dans le groupe de Lagos. Il s’incline sur le score d’un but à zéro lors de son premier match contre le Maroc avant de contraindre le Nigeria lors de sa seconde sortie au nul vierge, avant de s’incliner sur le score d’un but à zéro face à la Tunisie. Les protégés de feu David Memy et Charles Otendé n’ont que leurs yeux pour pleurer en regagnant le pays la tête basse. Une sortie peu honorable pour les joueurs pourtant prometteurs tels, Oscar Ewolo, Ntounou Maurice, Younga Mougani, Rock service, Oponga, Rolf Nguié Mien, Samba Brice…
En Janvier et février prochain, le Congo participe à sa 7e CAN avec l’espoir de mieux faire comme en 1972 où il fut vainqueurs de la 8e édition. Alors bon vent les Diables rouges !
Source: adiac-congo.com