Divisé sur la tenue d’une conférence nationale extraordinaire réclamée par des cadres proches de Boubou CISSE, le Parti l’Union pour la République et la démocratie (URD) a organisé, ce samedi, dernier une réunion de crise, à l’Ex CRES de Badalabougou. Il a été décidé, au terme plusieurs heures de débats, deux mesures phares : l’appel à candidatures qui sera lancé et la tenue de la Conférence nationale ordinaire prévue en octobre pour désigner le porte-étendard du Parti.
Depuis le décès du candidat naturel de l’URD, Soumaila CISSE, le Parti a perdu sa tranquillité à cause de problèmes leadership et du choix de son porte-étendard lors de la prochaine présidentielle dont la tenue n’est pas encore certaine à la date indiquée (fin février 2022).
Cette situation est née à la suite de nouvelles adhésions, notamment de deux anciens ministres d’Ibrahim Boubacar KEITA, à savoir Mamadou Igor DIARRA et Boubou CISSE qui ne cachent pas leur ambition d’être le candidat de l’URD. A cet effet, des cadres du Parti favorables à la candidature de Boubou CISSE ont lancé une pétition en vue d’obtenir le quorum de 2/3 des membres du Bureau national de l’URD afin d’aller à une conférence nationale extraordinaire. Une approche très décriée au sein du parti.
Certains cadres et fondateurs de l’URD ont estimé que c’est une tentative de forcing de nouveaux adhérents de prendre le leadership du parti. Au pire des cas, de prendre le parti en otage.
Dans la foulée, le président par intérim, le Pr Salikou SANOGO a, dans une lettre, réagi à cette approche en appelant ses initiateurs d’abandonner leur projet en vue de se conformer aux textes du parti. S’ils n’ont pas officiellement répondu à la demande de leur président, il n’en demeure pas moins que leur plan d’imposer l’ancien Premier ministre est contrarié par les mesures annoncées.
En effet, avant ce jour, ils n’avaient pas encore pas bénéficié de la confiance de nombre suffisant de cadres pour convoquer cette conférence extraordinaire. Sur un effectif exigé de plus de 120 personnes, ils étaient encore loin de frôler la barre de 100 signataires favorables à leur projet.
Mais, pour vider complétement le sujet, le bureau politique national de l‘URD s’est réuni sous le leadership de son président par intérim, le Pr Salikou SANOGO. Un seul point était à l’ordre du jour : la vie du parti avec en toile de fond la problématique de la tenue de la conférence extraordinaire réclamée par les pétitionnaires.
« Il fallait que les cadres se retrouvaient pour discuter et vider cette question. Aujourd’hui, c’est le point le plus important et saillant pour la vie du parti. Parce que c’est sur cette question qu’il y a de la turbulence. Nous nous sommes dits qu’il faut sortir de cette situation », a nous indiqué un cadre du parti.
Pour lui, la finalité de la rencontre était d’amener le calme au sein du parti, parce que certains ont estimé que la direction de l’URD ne voulait pas se mettre dans une orientation de candidature et d’investiture.
Selon notre source, les débats ont été francs et ont duré plus de 6 heures. Le président Salikou SANOGO, nous rapportent nos sources, lors de cette rencontre, a beaucoup insisté sur le respect des textes du parti, tout en appelant à l’union sacrée.
Après des moments d’incompréhension, les participants qui étaient divisés sur la tenue de conférence extraordinaire, se sont compris.
« Ceux, qui ont fait la pétition, l’ont retirée. Parce que la direction du parti a pris de bonnes orientations pour que le calme et l’union sacrée reviennent », a affirmé notre interlocuteur, dont les propos ont été corroborés par la suite par plusieurs participants de la réunion.
A la suite de longs débats, deux décisions majeures ont été prises par la majorité des participants : l’appel candidatures et la tenue d’une conférence nationale ordinaire le 23 octobre prochain pour désigner le candidat du parti.
Pour l’appel à candidatures, qui se fera avant la conférence nationale, aucune date n’a été retenue par les participants.
« Cet appel à candidatures consistera à consulter l’ensemble des sections de l’URD du Mali et de l’extérieur pour demander leur avis et leur choix pour les candidatures », a indiqué le responsable politique du parti de feu Soumaila CISSE.
De son côté, Moussa Sey DIALLO, précise qu’une commission composée de toutes les tendances sera constituée pour réfléchir sur les critères qui seront ensuite soumis pour validation au BEN. Elle tiendra compte des procédures établies par les textes du parti.
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin