Maliens et Burkinabé ont, chacun, le couteau sur la gorge. Ils doivent impérativement gagner, lors de cette deuxième journée, au risque de faire déjà leurs valises et de dire adieu au tournoi.
«Nous allons aborder le match avec beaucoup de sérénité, d’engagement et d’envie de gagner. C’est très important. Il faut gagner ce match pour continuer d’espérer. Nous jouons pour la victoire». Le sélectionneur national, Mamoutou Kané «Mourlé» a tenu un véritable discours de guerre, hier en conférence de presse d’avant match. Pour lui, les choses sont très claires : les Aiglons doivent impérativement réagir contre le Burkina Faso et n’auront aucune excuse, en cas d’échec.
«On s’attend à un match difficile, l’équipe du Burkina est très bonne. Mais après la défaite contre le Sénégal, nous n’avons plus le choix : il faut gagner, un point, c’est tout», a martelé le technicien malien. L’ancien gardien de but international estime que la clé du match sera le réalisme. «Lors de la première journée, le Sénégal a été plus réaliste. Demain (aujourd’hui, ndlr) nous allons essayer d’être plus réalistes que les Burkinabè. C’est le réalisme qui va faire la différence. Nous n’avons pas le droit de décevoir les supporters», a répété Mourlé.
Maliens et Burkinabè se connaissent bien pour s’être affrontés trois fois en l’espace d’une année. Avant le dernier tour des éliminatoires de la CAN, la sélection du Faso a livré deux rencontres amicales contre les Aiglons qui ont tourné à l’avantage des protégés de Mourlé (3-0, 4-0). Et lors du tournoi U20 de la zone B de l’Union des fédérations ouest-africaines, les Aiglons ont remis ça en s’imposant par le strict minimum face au même adversaire (1-0).
Mais pour le sélectionneur national, ces rencontres font partie du passé et les contextes sont différents. «Chaque match a ses vérités. Ce n’est pas parce qu’on a battu trois fois le Burkina Faso qu’on abordera cette rencontre avec les faveurs du pronostic. Le passé ne compte pas, il faut s’attendre à une partie difficile parce que la sélection burkinabè est très forte», a insisté le technicien malien.
Le coup d’envoi du match est prévu à 13h30 locales (12h30 TU) et tout le monde redoute la débauche d’énergie qui attend les joueurs. «Il faut des combattants qui vont au charbon et qui ne se réservent pas. Je suis en train de préparer cette équipe pour que les joueurs soient des guerriers prêts à défendre les couleurs du Mali. Je vous assure que les enfants seront au top demain (aujourd’hui, ndlr)», a conclu un Mamoutou Kané visiblement pas très serein et qui veut jouer ses chances à fond pour ne pas avoir à regretter.
Le message du technicien semble avoir été reçu cinq sur cinq par les joueurs, à l’image de l’ailier Hadji Dramé qui annonce que l’équipe fera tout pour gagner, aujourd’hui face aux Etalons juniors du Faso. «On abordera le match avec beaucoup d’ambitions, d’agressivité. On va jouer pour la victoire, rien que la victoire», a déclaré le joueur qui demande aux supporters de rester soudés derrière la sélection et de faire des bénédictions pour le groupe.
La sélection nationale a effectué sa dernière séance d’entraînement hier, à 13h30 (12h30 TU), c’est-à-dire, à l’heure de la rencontre. Pour cette deuxième journée, le sélectionneur national devra se passer des services de son capitaine, Mohamed Camara qui s’est blessé contre le Sénégal (voir encadré). Pour pallier cette absence de taille, Mourlé va probablement titulariser Aboubacar Boubou Koné, qui a marqué contre cette même sélection du Burkina Faso, en décembre, lors du tournoi U20 de la zone B UFOA. « Gaba », comme l’appellent familièrement les supporters, a été désigné meilleur joueur du tournoi à Lomé.
Du côté du Burkina Faso, le sélectionneur Serafin Dargani joue également son va-tout à l’occasion de cette deuxième journée de la phase de poules. Battue 2-0 par le Ghana lors de sa première sortie, la sélection du Faso a le couteau sur la gorge et ne peut se permettre un autre faux pas, au risque de dire adieu à la CAN. Le sélectionneur du Faso résume la situation : «Une équipe qui a perdu son premier match n’est pas forcement éliminée. Il reste encore deux matches, je compte sur mes joueurs et sur tout le monde pour gagner les deux prochains matches contre le Mali et le Sénégal», a dit Serafin Dargani en conférence de presse d’avant match. Comme il fallait s’y attendre, le technicien est revenu sur les deux rencontres amicales perdues par les siens à Bamako, face aux Aiglons. «Le Mali nous a malmenés à Bamako.
Mais à l’époque, nous cherchions une équipe. Aujourd’hui, nous avons un groupe qui peut défier le Mali. Nous respectons le Mali qui a une grande équipe. Nous l’avons vue jouer dimanche. Elle a beaucoup d’atouts, notamment la puissance, la technique et la tactique. Comme nous, les Maliens ont également perdu par naïveté. Pour ce match, nous aurons des difficultés, mais, c’est le football, on ne sait pas comment ça va se terminer. Nous espérons relever la tête et donner du boom au cœur de nos supporters», a déclaré Serafin Dargani, avant de conclure : «On ne va jamais se décourager. On a vu des équipes perdre leur premier match, pour ensuite se qualifier pour la finale et même remporter. Pour moi, rien n’est donc perdu, ni pour le Mali, ni pour le Burkina Faso».
Juste après la rencontre entre les Aiglons et les Etalons juniors, le Ghana s’expliquera avec le Sénégal dans le choc de cette deuxième journée, groupe B. Avant cette confrontation, Ghanéens et Sénégalais sont à égalité parfaite : 3 points, 2 buts marqués, 0 encaissé. C’est dire que le vainqueur de la rencontre est assuré de prendre la tête de la poule, avec une grande chance de valider son ticket pour les demi-finales, synonyme de qualification pour la Coupe du monde.
Envoyés spéciaux
Ladji M. DIABY
Morimakan COULIBALY
L’Essor