Après avoir bien secoué et longtemps assiégé les Eléphants perdus sur le terrain, ce sont les Aigles du Mali qui sortent de la compétition pour avoir encaissé un but contre le cours du jeu. Les joueurs ivoiriens se souviendront de leur piètre prestation et leurs supporters du malaise qu’ils ont vécu tout au long d’un match dominé de bout en bout par les maîtres du jeu. Puisque le meilleur n’a pas gagné, les Maliens ne doivent pas rougir de cette défaite et doivent plutôt encourager cette jeune équipe en reconstruction et son encadrement.
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En effet, les Éléphants ont longtemps eu la tête sous l’eau avant de faire parler leur réalisme offensif, ce lundi 8 juillet, en huitièmes de finale de la CAN 2019.
Dans cette rencontre, le Mali avait pourtant très tôt eu les moyens de faire la course devant. Mais dès la 11e minute, Moussa Marega, bien lancé dans la surface, choisit l’option collective au lieu de tenter sa chance face à Sylvain Gbohouo.
Si les Aigles montrent vite une meilleure maîtrise technique, les Eléphants, eux, ont du mal à se trouver dès qu’ils franchissent le milieu. Il y a peu d’occasions, mais le Mali construit plus, ose plus face à des Ivoiriens timides, voire fébriles à l’image de Gbohouo qui commet une faute de main sur corner qui aurait pu être fatale aux siens (17e). Par contre, le portier se rattrape bien vite avec une belle claquette sur un coup franc de Diaby qui prenait la direction de la lucarne (21e).
Plus à l’aise techniquement, les Aigles prennent petit à petit le bon bout de la rencontre à cause des insuffisances des Ivoiriens. Les hommes d’Ibrahim Kamara pratiquent un jeu un peu trop stéréotypé qui consiste à rechercher systématiquement Nicolas Pépé ou Wilfried Zaha sur les côtés et en sollicitant le moins possible les milieux, dont Franck Kessié, invisible. Les champions d’Afrique 2015 sont même affligeants par moments dans leurs tentatives de sortie de balle qui se transforment en dégagement en catastrophe. La Côte d’Ivoire est perdue sur le terrain, le Mali mérite de prendre l’avantage, mais Moussa Marega rate le cadre après un bon débordement suivi d’une passe en retrait de Moussa Djenepo (42e). Le capitaine Moussa Diaby manque également le cadre suite à une balle transversale déviée par l’arrière garde ivoirienne et qui lui tombe sur la cuisse.
Les Aigles sont plaisants à voir jouer avec un milieu de terrain aussi travailleur que technique, aussi intelligent dans le jeu qu’inspiré dans ses passes, mais les hommes de Mohamed Magassouba manquent d’efficacité au point que l’on se demanderait s’ils n’étaient pas sous l’emprise des fétiches ivoiriens. Comme à la 52e, quand Youssouf Koné, bien lancé par Moussa Marega, se pose trop de questions au moment de défier Gbohouo, au point d’en perdre l’équilibre. Ou quand Adama Traoré Malouda échoue suite à un de ses tirs habituellement imparables. Tout comme quand Djénépo ridiculise le latéral droit ivoirien et n’arrive ni à scorer seul face au gardien ou à faire une courte passe à son coéquipier qui arrivait en trombe.
Les Ivoiriens, eux, sont à peine mieux dans cette seconde période, mais ont du mal à se montrer en attaque, à part Jonathan Kodja. Mais pas de la meilleure manière. A la 67e minute, il rate tout simplement la balle de match ! Sur une passe en profondeur, l’attaquant d’Aston Villa, seul face à Djigui Diarra qui glisse, rate l’immanquable en ne cadrant pas sa frappe. Les Aigles ont eu chaud. Ce n’est que partie remise. Suite à une erreur d’appréciation de Youssouf Koné qui rate la balle qui le survole pour tomber sous les pieds de Wilfried Zaha, ce dernier saisit l’occasion de mettre son équipe devant (75e). Un but contre le cours du jeu qui sonne comme le hold-up parfait pour les Éléphants.
Les Aigles se ruent à l’attaque mais de façon désordonnée, et la Côte d’Ivoire tient jusqu’au bout en comptant sur Gbohouo, qui sort un grosse parade dans les arrêts de jeu sur un tir de ” Noss ” Traoré
Ousmane COULIBALY
Les notes du match
Les notes du Mali
Hamari Traoré, d’une justesse quasi-implacable (7)
Son entente avec Diaby sur le côté droit aura émerveillé le stade de Suez pendant près de quarante-cinq minutes. Et son apport aussi. Dans un excellent jour, Traoré s’est montré à son avantage face aux Ivoiriens. Et ce, malgré la défaite. Offrant à ses partenaires de nombreuses solutions et des lignes de passes intéressantes, le Rennais a aussi distillé des centres d’une grande qualité, lesquels étaient variés et souvent dans la bonne zone. Malheureusement, ils n’auront que trop rarement trouvé preneur, la faute à un manque de présence … Et au contraire de sa défense centrale, le bonhomme a été des plus convaincants au moment de contrôler sa profondeur, ne se faisant jamais enrhumer par son vis-à-vis. Une prestation solide, qui n’est malheureusement pas récompensée.
Diarra 6
- Traoré 7
Wagué 5
Fofana 4
- Koné 5
Samassékou 6
Haidara 6
- Coulibaly 4
A.Diaby 6
Djenepo 6
Marega 5.
Les notes de la Côte d’Ivoire
Et Zaha surgit (6)
À l’instar de ses coéquipiers, il aura peiné tout du long pour épouvanter Samassékou et consorts. Mais face à une arrière-garde malienne aux abois au moment de sécuriser sa profondeur, Zaha a su tirer son épingle du jeu. Et de quelle manière ! S’il allumait une première mèche (7e), l’ancien Mancunien s’est surtout distingué en conduisant les siens sur le bon chemin. Celui des quarts de finale de cette CAN. Sur une longue ouverture de Gbohouo, légèrement déviée par les soins de Kodjia, Zaha prenait l’ascendant sur Koné, se faufilait dans la surface de réparation et plantait une jolie banderille au bien malheureux Diarra (75e). Emballé, c’est pesé. S’il n’a pas toujours été à son aise, l’attaquant de Crystal Palace a pointé le bout de son nez au meilleur des moments. Pour le plus grand bonheur des Eléphants.
Gbohouo 6
- Bagayoko 3
- Traoré 6
Kanon 5
- Coulibaly 5
Gbamin 5
SeryDié 6
Kessié 5
Pépé 5
Zaha 6
Kodjia 5.
Arbitre : J. Sikazwa (ZAM), 6.
Note du match : 12/20
Les statistiques
Avec 56% de possession de balle contre 44%, 14 tirs dont 7 cadrés contre 7 dont 5 cadrés, 8 corners contre 3, 25 fautes contre 28, les Aigles ont véritablement démontré leur supériorité technique face aux éléphants.
Source: Zénith Balé