La Confédération africaine de football (CAF) doit décider ce 30 novembre 2018 à Accra si oui ou non la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2019 (15 juin-13 juillet) aura lieu sur le sol camerounais.
La Confédération africaine de football (CAF) va trancher, ce 30 novembre 2018 à Accra. Ou pas… Rien n’est à exclure concernant le sort du Cameroun en tant que pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2019. Y compris que la CAF se donne un ultime moment de réflexion, à un peu moins de sept mois de la phase finale (15 juin-13 juillet).
Ce vendredi matin, le Comité exécutif (ComEx) de la CAF va notamment étudier les rapports rédigés suite aux deux dernières visites d’inspection au Cameroun. La première, effectuée du 27 octobre au 1er novembre, concernait la sécurité. La seconde, organisée du 11 au 15 novembre, était une ultime analyse des installations et des infrastructures.
Des retards rédhibitoires ?
Des retards ont encore été constatés à cette occasion. Sont-ils suffisants pour justifier un éventuel changement de pays-hôte ou un report de la CAN au Cameroun à 2021, voire 2023 ? Et, si le ComEx prend une décision de ce type contre l’avis des autorités camerounaises, est-il certain de pouvoir défendre son choix auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS), par exemple ?
Du côté de la presse camerounaise, présente en masse à Accra, on affiche sa confiance. Ces derniers mois, on a mis les bouchées doubles pour que les chantiers soient bouclés dans des délais raisonnables. En outre, le président Paul Biya avait fait de la tenue de la CAN en 2019 une promesse, avant sa réélection le 22 octobre 2018. Dans ces conditions, un retrait pur et simple ou un report serait mal perçu par de nombreux Camerounais.
Depuis plusieurs mois, le patron de la Confédération africaine de football est d’ailleurs devenu la cible de nombreux médias et internautes camerounais. Depuis qu’il a battu Issa Hayatou pour la présidence de la CAF en mars 2017, Ahmad n’a, de fait, cessé de souffler le chaud et le froid au sujet de la CAN 2019 au Cameroun.
Le discours ambigu d’Ahmad
Accusé de travailler en sous-main pour le Maroc, un des pays qui l’a soutenu face à Hayatou, le Malgache s’est surtout ému de l’avancée des préparatifs. Encore récemment, il a pointé du doigt l’absence d’une fédération de football au Cameroun, la Fécafoot étant actuellement gérée par un Comité de normalisation.
Mais le discours d’Ahmad a évolué ces derniers mois. Il a d’abord rappelé à de nombreuses reprises que la ComEx ne voulait pas retirer la CAN 2019 aux Camerounais mais que ces derniers forceraient peut-être la CAF à le faire. Puis il a souligné que le Cameroun se désisterait de facto de l’organisation du tournoi, en n’étant pas totalement prêt. Enfin, après une entrevue avec Paul Biya, il a invité le Cameroun à dire s’il voulait davantage de temps pour accueillir la compétition. Une manière ambiguë d’inciter les autorités camerounaises à réclamer elles-mêmes un report à 2021.
Un report difficile à organiser
Cette dernière option semble, depuis plusieurs semaines, avoir les faveurs de certains dirigeants du ComEx. Mais elle n’est pas la plus simple à mettre en œuvre. Car elle suppose la coopération des Camerounais, mais aussi celle des Ivoiriens, voire celle des Guinéens, censés respectivement abriter les CAN 2021 et 2023. Du côté ivoirien, une source indique ainsi qu’aucune discussion sur le sujet n’a été menée jusqu’à présent avec la CAF.
Resterait en outre à trouver un nouveau pays-hôte. L’Union nord-africaine de football a récemment apporté son soutien au Maroc, créant la polémique. Ce n’est pas la première fois qu’une institution ou une personne affiche son envie de voir le Royaume chérifien récupérer la CAN 2019.
Plus récemment, Ahmad lui-même a évoqué l’Afrique du Sud et l’Egypte comme des recours crédibles. Des pays qui offrent, a priori, des standards plus conformes à ceux que le Malgache veut pour la Coupe d’Afrique des nations. Celui-ci a basé tout son argumentaire sur une professionnalisation du football africain.
RFI