Les Burkinabè marchaient ce jeudi 29 novembre 2018 dans les rues de Ouagadougou pour protester contre la hausse des prix du carburant entrée en vigueur le 9 novembre dernier. Le prix du litre d’essence et de gasoil a augmenté de 12%, soit 75 francs CFA.
Une mesure que les autorités justifient par la conjoncture internationale.
Douze pour cent d’augmentation, c’est trop pour les syndicats et les consommateurs, qui dénoncent une érosion lente du pouvoir d’achat. La première moitié de l’année a déjà été marquée par une poussée inflationniste, notamment pour les produits alimentaires et le bétail. Cette hausse intervient donc dans un contexte tendu pour les ménages.
Elle devrait se répercuter sur tout un ensemble coûts, transports et produits agricoles notamment. Mais les autorités disent ne pas avoir le choix. Le porte-parole du gouvernement rappelle que Ouagadougou suit l’évolution des cours mondiaux du pétrole. Ainsi, en 2015 et 2016, les prix à la pompe avaient baissé de 135 francs CFA en deux tranches.
Cette fois-ci, le gouvernement, qui subventionne chaque mois à hauteur de 14 milliards de francs CFA l’achat de produits pétroliers, a choisi de ne pas toucher au prix du gaz ni à celui de l’électricité produite à partir d’hydrocarbures. Seul le prix à la pompe augmente.
La dette de la Sonabhy, la centrale d’achat d’hydrocarbures, devient insoutenable pour l’Etat. Qui par ailleurs affirme chercher des moyens financiers pour le secteur sécuritaire, en raison des attaques terroristes dans le nord du pays.
Vraiment, aujourd’hui, la vie est devenue chère. Rien ne marche, toutes les affaires sont lentes. Alors tu te débrouilles pour faire manger la famille. On vient encore augmenter le prix de l’essence.
Des milliers de manifestants ont donc marché à Ouagadougou pour exiger la baisse du prix du carburant à la pompe. Le 8 novembre dernier, le gouvernement avait décidé d’augmenter les prix à la pompe, mais les arguments donnés pour justifier cette hausse ne convainct pas certains burkinabè.
Pour les manifestants, il est hors de question que les prix actuels du carburant à la pompe soient maintenus. Ils estiment que cette augmentation est due à la mauvaise gestion des finances publiques, contrairement aux arguments du gouvernement. « Nous sommes passés à une augmentation de 75 francs. Nous pensons que le problème est une question de gestion. On doit faire des sacrifices d’abord au niveau des trains de vie de l’Etat », dit cet homme.
En recevant les manifestants, Arouna Kaboré, le ministre burkinabè du Commerce et de l’Industrie a promis que les revendications seront transmises au Premier ministre pour examen. « Je m’emploierai en tout cas avec les autres membres du gouvernement à ce que nous trouvions la solution idoine parce que le combat est commun », a-t-il dit.
RFI