Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéita Aïda M’bo, a donné, mercredi dernier à Fana, le coup d’envoi de la 24è édition de la campagne nationale de reboisement. Selon Mme Kéita Aïda M’Bo, cette activité est l’occasion de sensibiliser l’opinion nationale et de rappeler aux partenaires la nécessité de s’orienter vers les actions de lutte contre la dégradation des ressources naturelles, la perte de la biodiversité, la désertification, les effets néfastes du changement climatique et la résilience des populations à la sécheresse.
Le thème retenu cette année est intitulé : »Changeons de comportement pour réussir la lutte contre les effets du dérèglement climatique ». Ce thème, assez révélateur et plein de signification, sous-tend la participation de tous les citoyens à la lutte contre la désertification. Mme le ministre a rappelé que le Mali, un pays sahélien et désertique sur les deux tiers de sa superficie, est confronté ces dernières décennies à de nombreux défis environnementaux, liés à la dégradation des ressources naturelles affectant le cadre de vie des populations. C’est pourquoi, depuis1995, il organise à travers le département en charge de l’Environnement une campagne nationale de reboisement.
Conscient des impacts négatifs que peut entraîner la détérioration des ressources biologiques au triple plan économique, social et culturel, le gouvernement s’est engagé à prendre des mesures appropriées à travers son document de « contribution déterminée nationale » lors de la COP 22 sur le changement climatique, tenue à Paris en novembre 2017, a déclaré Aïda M’Bo. Elle a aussi indiqué que l’adoption par le gouvernement de la Politique forestière nationale peut être considérée comme une réelle contribution à la gestion intégrée et durable des ressources forestières et fauniques en vue de lutter contre la pauvreté et le changement climatique. Le ministre a également rappelé que conformément à la vision du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, notre pays s’engage à faire de l’économie verte et résiliente aux changements climatiques, une priorité nationale mais aussi une réalité.
Sur ce plan, les programmes prioritaires prévoient ,entre autres, l’aménagement forestier pour la restauration des écosystèmes dégradés visant à reboiser 325000 ha à l’horizon 2022, la promotion de la régénération naturelle assistée, la lutte contre l’ensablement et la protection des aires protégées. Pour le directeur national des Eaux et Forêts, Mamadou Gakou, cette campagne a pour objectif d’inciter les citoyens à planter le maximum d’arbres à travers le pays et à les entretenir car il ne sert à rien de planter des arbres si on ne peut pas les entretenir. Cet reboisement, dit-il, lutte contre la dégradation des terres et le changement climatique. Il va dans le cadre de la promotion et la préservation de la diversité biologique, toute chose qui milite en faveur d’un bon rendement agricole et à la préservation des pâturages.
Cette année, la campagne de reboisement prévoit l’implantation d’environ 24 millions de plants toutes espèces confondues, la collecte de 456 389 noix de rônier, le reboisement de 34 680 ha, la restauration de 300 ha de sites d’orpaillage, l’enrichissement de 6 682 ha de forêts, la mise en défens de 5 130 ha de forêts villageoises et la conduite de régénérations naturelles assistées et travaux de lutte antiérosive. Le choix de Fana pour le lancement de la campagne s’explique par le fait que cette localité reste une zone de culture de coton par excellence ; il faut donc une bonne terre pour un bon rendement agricole.
Anne Marie KEITA
Source: Essor