Le code de bonne conduite des candidats et des partis politiques sur lequel tous les candidats et tous les partis politiques ont apposé leur signature en signe d’accord et de respect pour le contenu dudit document se trouve violé en son article 17, si l’on se réfère à la campagne électorale.
Le samedi 7 juillet 2018 a constitué l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle. Par ailleurs, sachant bien que l’élection présidentielle de 2018 se tient dans un contexte particulier de conflit, mais aussi de lutte farouche entre les partis politiques, plusieurs organisations ont tenu à exprimer leur souci face à cet état de fait. L’objectif étant de contrecarrer toute crise postélectorale. C’est dans ce cadre que le CMDID et le NDI se sont engagés, depuis belle lurette, à la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées en mettant en place un code de bonne conduite des partis politiques. Ce code comprend une période de précampagne, de campagne, d’élection et de post élection.
La première phase étant déjà franchie, le Mali se trouve dans la seconde. Ce code recommande par rapport à l’organisation des campagnes électorales par les partis politiques de « Proscrire toutes attaques personnelles et/ou diffamatoires. »
À l’ouverture des campagnes, le constat est amer jusqu’à présent. Nous avons l’impression que les candidats se sentent incapables de convaincre autrement leur électorat sur la base de leur projet de société sans passer par le dénigrement des autres candidats. La campagne de 2018 est devenue une campagne du genre des rappeurs où chacun clash l’autre. Pour ce faire valoir aux yeux des électeurs, chaque candidat s’adonne à une pratique de critique sans pareil des autres prétendants au fauteuil présidentiel.
Cette « campagne de clashing » a commencé bien avant l’ouverture officielle des campagnes, d’où la naissance de maintes coalitions dont les uns ne font que s’attaquer aux autres. Cette situation en violation au code de bonne conduite des candidats et des partis politiques, au lieu d’être un honneur pour les partis, constitue pour eux une marque de faiblesse. Il revient à chaque parti de convaincre les électeurs sur la base de son projet de société. Cela est nécessaire si ces partis ambitionnent réellement la pacification de ce pays. Ces attaques frontales peuvent contribuer à attiser davantage la flamme. Chose qui n’arrange nullement le Mali.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays