Ancien secrétaire d’Etat à la présidence de la République du Cameroun, Jean Marie Atangana Mebara actuellement détenu à la prison centrale de Kodengui de yaoundé, a bien voulu révélé comment le président Paul Biya nomme ses ministres :
« D’abord il faut savoir que c’est le Président qui décide d’un remaniement ou non. C’est le Président qui vous indique qu’il a décidé de remplacer tel et tel ministre. Il peut même ajouter que telle personnalité doit remplacer telle autre. Il peut aussi vous indiquer le profil général qu’il recherche pour remplacer le sortant. Il ne vous demande pas votre avis », précise l’ex- Secrétaire à la présidence de la République (SGPR) d’août 2002 à septembre 2006.
Lorsque Paul Biya décide de remanier son gouvernement, il commence systématiquement par une liste de ministres qu’il souhaite débarquer. Après s’être rassuré que ce remaniement préserve les équilibres et avant que le décret ne soit signé, Paul Biya instruit son proche collaborateur « de recevoir les deux personnalités et de les consulter formellement ».
Jean Marie Atangana Mebara explique aussi que les remaniements après les élections présidentielles ne sont pas souvent aisés pour le président : « D’abord vous devez savoir qu’après une élection présidentielle, le président élu reçoit des lettres et des mémorandums de toutes origines, expliquant les unes que son élection doit particulièrement au dévouement de telles et telles personnalités et les autres, que les populations de la région ou du département d’origine de ces personnalités seraient heureuses et infiniment reconnaissantes de voir leurs fils entrer au gouvernement. Les autorités administratives adressent aussi leurs notes confidentielles sur les élites ayant le soutien des leurs ou ayant significativement contribué à la campagne électorale. Les services de renseignements y vont aussi de leurs bulletins spéciaux. Enfin, il y a les partis politiques ayant pris part à la campagne du Président élu et qui attendent d’être récompensés en retour. Voilà globalement le décor dans lequel se déroule la formation d’un gouvernement après une élection présidentielle ».
Le président doit donc essayer de satisfaire les différents groupes qui l’ont soutenu.
Afrikmag