Au moins 25 combattants séparatistes ont été tués dans des combats mardi dans la région anglophone du Nord-Ouest du Cameroun en conflit, ont annoncé mercredi à l’AFP des sources sécuritaires.
« 25 +Amba boys+ (du nom des séparatistes) ont été tués sur les trois accrochages de ce jour à Mbot », localité proche de la ville de Nkambe, a indiqué mercredi à l’AFP une source sécuritaire à Yaoundé, confirmant une information d’une source proche des services de sécurité du Nord-Ouest.
Sur des photos obtenues par l’AFP de la source proche des services de sécurité, une dizaine de corps, présentés comme ceux de combattants séparatistes abattus, sont alignés sur le sol. Des armes, en majorite des fusils de chasse, ont été placées à côté des corps.
Les séparatistes avaient établi leur base à l’école publique de Mayo Binka, à quelques km de Nkambe, selon la même source.
« Cette guerre est réelle. Ça a été un enfer à Donga Mantung (département dont Nkambe est le chef-lieu). Nous avons pu voir nos pertes », a réagi sur les réseaux sociaux Mark Bareta, un des principaux propagandistes des séparatistes armés, suivi sur Facebook par plus de 100.000 personnes. Il a affirmé que l’armée avait « emmené » les corps de ses soldats tués.
Selon les deux sources sécuritaires interrogées par l’AFP, aucune perte n’a été enregistrée du côté de l’armée camerounaise.
Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé.
Des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.
Selon des sources concordantes, aux séparatistes armés se sont ajoutés des bandes armées qui rackettent les populations et les entreprises.
Les autorités, qui qualifient les séparatistes de « terroristes », ont procédé depuis début 2018 à un important déploiement de forces de sécurité pour « rétablir l’ordre ».
Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon les ONG.
Ce conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon des chiffres de l’ONU pubiés début octobre.
Journal du mali