Le président camerounais Paul Biya a annoncé vendredi 4 octobre l’arrêt des poursuites judiciaires contre « certains » responsables de l’opposition, notamment ceux du MRC de Maurice Kamto, son rival à la présidentielle de 2018.
Le « grand dialogue national » consacré à la crise anglophone est à présent terminé. Et le président Paul Biya fait un geste en direction de l’opposition politique.
« J’ai décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC (Mouvement pour le Renaissance du Cameroun) », a annoncé le chef de l’Etat sur son compte Twitter officiel.
Un communiqué de la présidence indique qu’il s’agit de l’arrêt des poursuites « devant les tribunaux militaires », mais ni le tweet de la présidence, ni ce communiqué, ne précisent si Maurice Kamto lui-même, est concerné.
Arrêté à la suite d’une manifestation, Maurice Kamto est emprisonné depuis neuf mois, notamment pour insurrection et destruction de biens publics, dans le cadre de la contestation des résultats de la présidentielle de l’an dernier.
Geste d’apaisement
Pour le ministre du travail Grégoire Owona, Secrétaire général adjoint du RDPC, le parti au pouvoir, « ce geste d’apaisement montre que le président Paul Biya est à l’écoute des Camerounais ».
Une source bien informée précise qu’il s’agit d’une mesure d’application immédiate. Les libérations interviendront lundi au plus tard. Le procès de Maurice Kamto et de 88 de ses partisans, s’est ouvert le 6 septembre. La prochaine audience était fixée à mardi prochain.
Le collectif des avocats s’est réuni vendredi soir. Ils n’ont pas plus de précisions mais comptent se rendre à la prison dans la matinée pour visiter à leurs clients.
Jeudi, le président Paul Biya avait annoncé la fin des poursuites et la libération de 333 personnes qui avaient été arrêtées dans le cadre de la crise anglophone.
RFI