L’agence ‘’Call me center’’ s’est forgée, au fil des années, une image pas très reluisante. Et les raisons de cette bérézina sont à rechercher dans les conditions de travail de certains de ses agents. Chronique d’un « esclavagisme moderne » !
‘’Call me center’’ est une agence de communication qui sous-traite avec un des opérateurs de téléphonie mobile de la place. Il s’agit d’Orange-Mali. Mais faut-il le préciser, excepté le contrat de prestations qui lie les deux structures, ‘’call me center’’ et Orange-Mali n’ont rien en commun. Cependant, le hic qui fait tilt en est que l’agence ‘’Call me center’’ semble profiter du nombre trop peu élevé de jeunes diplômés sans emploi au Mali. Pour cause, selon nos investigations, l’écrasante majorité des jeunes employés de ‘’Call me center’’ ne se réjouit pas trop de leur condition de travail souvent pénible. Car, à en croire des témoins ayant déjà travaillé dans cette structure, les agents après avoir été recrutés par ‘’Call me Center’’ font une semaine de formation théorique. Formation après laquelle les nouvelles recrues sont envoyées au ‘’plateau’’ pour deux mois. Le plateau c’est le terme qui désigne, le poste de travail des agents du service client. Ainsi, pendant cette période, les nouveaux ‘’callmeciens’’ sont appelés à travailler à plein temps dans des conditions souvent pénibles et sans rémunération.
Les équipes de travail sont divisés en deux. La première monte le jour de 8h à 16h et la seconde le soir de 16h à 00h, avec 15 minutes de pause et un jour de repos par semaine. Et c’est après ces deux mois de calvaire que les employés peuvent espérer gagner quelques choses. Mais cela aussi dépend de la chance et de la perspicacité de chaque employé. Car à la troisième étape dite ‘’engagement’’ les employés sont rémunérés par heure. Et tenez-vous bien l’heure fait 375fcfa.
En plus de cette situation, beaucoup d’employés affirment être soumis à des pressions extrêmes dans leur lieu de travail. Car à en croire certains employés « souvent les appels tombent comme des gouttes de pluie et l’agent « call me » du plateau à l’obligation d’enregistrer toutes les requêtes au détail près ». Et la moindre erreur peut être synonyme de licenciement.
Pire, d’aucuns affirment que « la pression est telle que même le décès d’un proche ne permet pas à l’employé de s’absenter ».
A la question de savoir pourquoi acceptent-ils de travailler dans ces conditions ? Un jeune employé répond avec un ton ferme « ici nous n’avons que des devoirs et aucun droit ou presque. Mais que faire ? Nous sommes condamnés à tenir le temps de trouver mieux ».
A suivre !
Lassina NIANGALY
Source: Tjikan