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Cahier d’hier : Le divorce dans le milieu traditionnel Malinké

De sources judiciaires, le nombre de divorce a atteint un chiffre record au Mali. Plus de 140 000 cas de divorces prononcés en 2020. Un chiffre effroyable démontrant un malaise social profond. Pourtant, il était rare chez les malinkés. Croyant dur comme fer à la magie du verbe et à la vertu réparatrice du dialogue, le divorce, l’extinction du mariage ou la mort du mariage (Fourou Sa) n’intervenait qu’après l’échec de multiples tentatives de conciliation au niveau de la cellule familiale. Sont considérés comme causes de divorce dans le milieu malinké, les sévices, injures graves (touchant la famille de l’un ou de l’autre), insuffisance de régime alimentaire, inconduite de la femme (caractère asocial, vol, prostitution), paresse, impuissance virile, stérilité féminine.

Rendu obligatoire, il était prononcé par les membres des deux familles réunies ou par le conseil des notables du village. Au cas où il était prononcé par consentement mutuel (incompatibilité d’humeur) la dot était restituée en partie. Aussi, le mari refusé pour cause d’impuissance sexuelle établie pouvait réclamer sa dot. De même, la femme répudiée pour stérilité ne remboursait pas la dot.

En pays malinké l’abandon du domicile conjugal (Souteli ou Bolili) par la femme pour quelle cause que ce soit (querelle avec son mari ou sa coépouse, mauvais traitement du mari ou des siens, incapacité de celui-ci à subvenir aux besoins matériels et vitaux du foyer, refus de rapports conjugaux) pouvait également aboutir au divorce si celle-ci ne voulait plus revenir. En plus du divorce que le mari pouvait demander, il obtenait la garde des enfants et une partie de la dot. Si c’est le mari qui néglige sa femme fuyarde, celle-ci pouvait obtenir le divorce à son profit.

Alpha Sidiki Sangaré

Source: L’Investigateur

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