Dans le cadre des cafés littéraires initiés par le Club des Lecteurs du Mali, le Lycée Notre Dame du Niger, sis au quartier du fleuve de Bamako a reçu l’écrivaine Zeïna Haïdara autour de son roman, « Le silence des papillons ». C’était le mardi 14 mai 2024, en présence de Mme Dolo Fatoumata Saye, professeure de Lettres, animatrice PELF (Pôle d’Excellence pour la langue française) ; de Ibrahim Aly Maïga, professeur de droit, tous deux du Lycée Notre Dame du Niger. Le président du Club des Lecteurs du Mali, Siaka Coulibaly ; Emmanuel Saye, membre du Club des Lecteurs du Mali, les élèves du Club des Lecteurs du Lycée Notre Dame du Niger ont été également témoins de ce café littéraire.
Ce café littéraire a été l’occasion pour l’auteure de parler de l’histoire qu’elle raconte dans son roman et les différentes thématiques qu’on y trouve. A l’en croire, il s’agit de l’histoire de trois femmes, Anta, Mariétou et Kandé, qui ont été victimes de violences. Anta a été violée par un riche à l’âge de 16 ans ; Mariétou a été maltraitée par sa belle-famille qui voulait détruire son mariage ; enfin, Kandé a été échangée contre une dette que son père avait contractée auprès de Mady. Ces trois femmes, aux dires de l’auteure, à la quête de la liberté, dans une société qui leur impose le silence et la soumission, ne pourront pas dénoncer leurs bourreaux. N’ayant plus d’autres issues, elles vont s’adonner au charlatanisme, qui les enfoncera davantage dans l’abîme. Elles parviendront à retrouver leur liberté à travers une lutte acharnée et après avoir subi des situations difficiles. C’est à cette lutte que Zeïna invite les femmes d’aujourd’hui afin d’être autonomes. Pour elle, seule l’éducation peut permettre aux femmes de gagner le combat contre les violences basées sur le genre. Elle n’a pas manqué de dénoncer l’injustice dont les femmes sont victimes au sein de la société. « Je pense qu’il faut essayer d’éveiller les esprits pour que les violences cessent à l’encontre des femmes, des jeunes filles et qu’on puisse vivre dans une société en paix, qu’il n’y ait plus de divorce, que le respect revienne dans les couples, qu’il y ait une complémentarité », a-t-elle soutenu. Pour elle, l’Etat doit mettre en place des structures d’écoute pour des femmes victimes de violences.
Pour Kadia Koné, élève en 11ème Sciences au Lycée Notre Dame du Niger, l’histoire de chacun des trois personnages du roman est une leçon. « Donc on peut apprendre à travers la littérature. J’invite les gens à beaucoup lire », a-t-elle déclaré.
Mme Dolo Fatoumata Saye, professeure de Lettres au Lycée Notre Dame du Niger, a souligné ce qui suit : « Dans notre société, les femmes sont confrontées à beaucoup de difficultés. Mais malheureusement, on ne peut pas parler, parce qu’on nous demande de nous taire. Il faut qu’il y ait un suivi pour pouvoir donner l’occasion aux femmes de s’exprimer, de pouvoir prendre leur destin en main. Il est donc temps que la société comprenne que la femme aussi a le droit de vivre pleinement sa vie ».
Quant à Ibrahima Aly Maïga, professeur de droit au Lycée Notre Dame du Niger, bien que n’étant pas littéraire, il s’est dit intéressé par la littérature, car ayant fait les lettres au Lycée. Il a souligné l’importance de la lecture. « J’ai compris très tôt que la source du savoir c’est la lecture. C’est-à-dire, si tu veux découvrir le monde, faute de voyage, en étant sur place, il faut lire. Donc je m’intéresse à toute activité littéraire. Je n’ai pas quelque chose à dire aux jeunes qui ont participé aujourd’hui au café littéraire, puisque leur participation dénote de leur intérêt pour la littérature, la lecture, leur soif de connaissance et la quête du savoir. Tout ce que je peux dire, c’est de les encourager à continuer dans ce sens », a-t-il dit.
Mariam Mahamadou Sissoko, responsable du Club de lecture du Lycée Notre Dame du Niger, élève en classe de 11ème Lettres, a déclaré que la lecture est un moyen d’ouverture. « C’est un voyage qu’on peut réaliser sans franchir les portes de sa maison. En lisant, souvent, on trouve des solutions à certains de nos problèmes, je dirais plus, à tous nos problèmes. La lecture permet aussi à nous les apprenants de développer notre réflexion, car il nous met sur le chemin de nous questionner. Elle a donc une très grande importance. A ceux qui n’aiment pas lire, ce n’est pas pour les dénigrer, mais on les invite à lire, car la lecture nous ouvre les yeux », a-t-elle conclu.
A signaler que cette initiative du Club des Lecteurs du Mali, selon son président, Siaka Coulibaly, entre dans le cadre de la promotion de la lecture et la culture de l’excellence qui est d’ailleurs l’objectif principal dudit Club.
I. C.
Source : Le Républicain