Intitulée « Les combattants terroristes étrangers dans la région Sahel : recommandations pour endiguer une menace durable », cette étude a été publiée à la veille du qommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique qui se tient du 25 au 28 mai à Malabo, en Guinée équatoriale.
Le Caert, une institution de la Commission de l’Union africaine, précise que « l’afflux des terroristes étrangers dans la région sahélo-saharienne représente une menace durable, avec des impacts à long terme et quasi permanents, d’un point de vue sécuritaire et socio-économique. D’autant plus que ce phénomène a renforcé la capacité opérationnelle des groupes terroristes locaux, affecté les activités économiques, sapé la confiance des investisseurs, et impacté négativement le bien-être psycho-social des populations ».
L’étude se base sur une enquête de terrain au Mali, au Niger et en Tunisie. Elle souligne que les terroristes étrangers ont apporté au Sahel «leur expérience de combat, une expertise dans la fabrication de tous les types d’engins explosifs et une capacité à redonner vie à des cellules terroristes dormantes ». Ce qui a multiplié les capacités des terroristes locaux. Parmi les facteurs qui motivent l’afflux des terroristes étrangers vers le Sahel, les experts du Caert citent le vide sécuritaire, un contexte politique propice et la présence de groupes terroristes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda dans la région. Les autres facteurs sont les frontières poreuses, la présence d’espaces mal gouvernés ou non gouvernés, la corruption, l’absence de l’Etat de droit et les perceptions omniprésentes d’injustice dans la région. « Des liens sociaux et ethniques forts entre pays de la région et la porosité des frontières facilitent les déplacements des terroristes d’un pays à l’autre. Les terroristes affiliés à l’Etat islamique au Grand Sahara (Eigs) et à Jama’atNusrat Al Islam WalMuslimin (JNIM), branche d’Al-Qaïda, peuvent par exemple se déplacer aisément dans tous les Etats de la région sahélo-saharienne», alerte l’étude.
CAERT
Source: Le Démocrate- Mali