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Cadre de Concertation des Femmes des Partis Politiques du Mali (CCFPP) : Qui prend en otage le bureau ?

Depuis 2013, le Bureau des femmes des partis politiques fait l’objet de nombreuses contestations. Ce serait un Bureau illégal, dirait-on. Car, élu en 2011 sur la base d’un seul mandat d’une année, la prochaine élection, depuis six ans, se fait attendre. 

Au Mali, le nombre de partis politiques frôle les 200. C’est une lapalissade de dire qu’ils sont nombreux. Mais là n’est pas la question. Si les partis politiques sont divisés entre majorité, opposition et centre, leur jeunesse et les femmes de ces partis ont réussi à mettre en place des cadres qui réunissent l’ensemble des acteurs politiques sans distinction de bord. Mais le CCFPP, le Bureau des femmes fait aujourd’hui face à une crise de contestations. Selon les contestataires, ce Bureau n’a plus la légitimité et, ce, depuis 2012. Toutefois,  il continue de parler et d’agir au nom des femmes des partis politiques. «Le Bureau a été élu en 2011 pour un mandat d’une année renouvelable. Mais jusqu’au moment où nous sommes, c’est-à-dire sept ans après sa mise en place, aucune élection n’a encore été ténue. Une illégitimité que nous voulons réparer », fulmine le groupe de contestataires. Outre cette illégalité dans laquelle baigne le Bureau, elles veulent que le regroupement soit ouvert  aux femmes des autres partis politiques. Car, si le regroupement porte abusivement le nom de Cadre de Concertations des Femmes des Partis Politiques du Mali (CCFPP), il n’est composé que de 12 partis sur les quelques 200 que compte le pays. «Sur les 12 membres qui composent le cadre, seules les femmes de six partis politiques gèrent tout sans concerter les six autres. Nous voulons que cela cesse au profit d’une gestion plus saine et plus démocratique. Nous ne pouvons pas être des femmes des partis politiques et nous refuser à la démocratie, c’est insensé ».  Il se pose aussi la question de la représentativité. Selon les contestataires, des femmes qui siègent aujourd’hui au sein du Bureau n’appartiennent plus aux formations politiques au compte desquelles elles ont été élues. Pour mettre fin à tout ça, les contestataires projettent l’organisation dans les plus brefs délais d’une Assemblée Générale qui sera l’occasion de relire les textes du cadre de concertations, corriger les insuffisances et élire un nouveau Bureau plus  « représentatif » des femmes des partis politiques du Mali. Pour elles, c’est un combat pour la transparence et la légitimité comme nous l’impose la démocratie. Il faut balayer d’un revers de main les arguments mettant en avant la crise pour expliquer cette « illégalité » et s’assumer pour éviter de tomber dans la profonde crise que traverse actuellement la CAFO avec un bicéphalisme destructeur. Le redressement de ce cadre avant les élections permettra de se battre efficacement pour le respect de la loi sur le quota.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

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