Deux jours après les élections législatives et communales contestées au Burundi et alors que les résultats sont toujours en train d’être compilés, c’est dans un climat de vive tension que le pays célèbre ce mercredi 1er juillet sa fête nationale. Malgré de nouvelles violences cette nuit et ce matin, le président Nkurunziza a assisté à un défilé militaire et civil dans un stade du centre de la capitale. Une cérémonie sous haute surveillance.
Fanfares, défilés militaires, défilés des policiers. C’est un véritable show qui a eu lieu à Bujumbura en cette journée de fête nationale. Les forces spéciales étaient avec les parachutistes qui ont donc atterri au milieu du stade sous les applaudissements nourris.
En revanche, il n’y avait pas beaucoup de public, parce que cette cérémonie s’est passée sous haute sécurité avec d’importants contrôles. Les délégations sont arrivées en bus après des vérifications, des fouilles et des passages sous les détecteurs des métaux. A son arrivée dans le stade, le président Nkurunziza a passé en revue les militaires et a rejoint la tribune. Pour la première fois, il se trouvait derrière une vitre pare-balles, signe d’un climat tendu, avec des hélicoptères qui survolaient le stade.
Dans son allocution, le président Nkurunziza a d’abord rendu hommage à l’armée et à la police pour avoir réussi à déjouer le coup d’Etat qui a eu lieu il y a quelques semaines. Et il a également appelé la communauté internationale à respecter l’indépendance du Burundi comme il respecte l’indépendance des pays de la communauté internationale.
Opérations policières à Mutakura et Cibitoke
En marge de ces célébrations et après 36 heures de calme, des tirs et des explosions de grenades ont été entendus cette nuit dans les quartiers de Nyakabiga, de Bwiza et de Jabe. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé, car ces opérations de nuit sont toujours très difficiles à comprendre.
En revanche, ce matin, à partir de 9 heures, il a commencé à y avoir des opérations dans le quartier de Mutakura et celui de Cibitoke, fiefs de la contestation. Et dans ces quartiers, il y a eu une attaque contre la police. Le bilan serait, selon des sources sécuritaires, d’un mort : un policier qui après des jets de grenades aurait tenté de poursuivre ces lanceurs de grenades et aurait été tué par une rafale de kalachnikov. Et d’autres sources au sein de la population parlent de deux morts lors de ces attaques à la grenade.
Ce qu’il faut savoir, c’est que les autorités accusent de plus en plus des groupes de civils d’être armés par des éléments de l’armée et de la police burundaises. Ces groupes auraient donc des complices au sein des forces de sécurité. Les habitants affirment que la population civile n’est pas armée et qu’ils sont choqué de voir une opération de cette ampleur, avec des fouilles maison par maison, le jour de la fête de l’indépendance.
Source: RFI