« Une grenade a été lancée dans le parking de l’église ‘Guérison des âmes’ de Nyakabiga au sortir de la messe alors que le ministre Nivyabandi et son épouse s’approchaient de leur véhicule pour rentrer chez eux », a précisé Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura.
« Ils n’ont eu que quelques égratignures et ont regagné leur domicile après des soins dans un hôpital », a poursuivi Freddy Mbonimpa. Le maire a évoqué des « criminels armés », terme qui désigne dans la terminologie officielle burundaise les membres de nouveaux mouvements rebelles issus de la contestation du 3e mandat du président burundais Pierre Nkurunziza.
Le ministre « probablement visé »
Selon le maire de Bujumbura, le ministre burundais, qui était accompagné de policiers chargés de sa sécurité, « était probablement visé, car tout le monde savait qu’il fréquentait régulièrement cette église de Nyakabiga avec sa famille, pour la messe de dimanche ».
Des personnalités politiques de premier plan, des leaders de l’opposition, des figures de la société civile ainsi que des officiers de l’armée ont été tués ou ont échappé de peu à des attentats depuis le début de la crise. Il y a tout juste un an, le 25 avril 2015, Pierre Nkurunziza annonçait sa candidature à un 3e mandat controversé. Depuis, le pays est au bord de la guerre civile : les violences y ont déjà fait plus de 500 morts et ont poussé plus de 270 000 personnes à l’exil.
Nkurunziza absent de la capitale, acquise à l’opposition
Conséquence du climat délétère, les attaques contre les personnalités politiques, de l’opposition comme du pouvoir, se multiplient. Les responsables public du Cndd-FDD au pouvoir ont donc restreint leurs apparitions publiques par craintes des assassinats ciblés. Ils ne se déplacent qu’accompagnés de nombreux policiers ou soldats, chargés de leur sécurité.
Même le président Nkurunziza, toujours entouré de dizaines de soldats et policiers ainsi que dans un convoi d’une cinquantaine de véhicules, vit désormais dans son palais de Gitega, au centre du Burundi. Il ne passe que très peu dans la capitale, largement acquise à l’opposition.
Source: Jeune Afrique