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Burkina Faso : Duel a mort entre la légitimité et la légalité, La Transition au Burkina rattrapée par le Droit

L’article 25 de la Charte de la transition du Burkina Faso pose problème et n’a aucun sens juridique.  Dans un pays, il ne peut y avoir une norme juridique supérieure à la Constitution qui est la loi fondamentale. Même dans les cas où les Traités sont supérieurs aux dispositions constitutionnelles, c’est toujours au bénéfice d’un article de la même Constitution qui les légalise.

Quid de la Charte de la Transition ?  Elle n’est pas reconnue comme telle par la Constitution du Faso et aucun de ses articles ne saurait dire  qu’« en cas de contrariété entre la Charte de la transition et la Constitution, les dispositions de la présente charte prévalent. » Comment cela se pourrait-il ?  Depuis  quand une Charte a-t-elle  une valeur juridique ?

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Il faut reconnaître que le processus a été entaché de plusieurs irrégularités juridiques qui, misent bout à bout, rendent aujourd’hui illégaux les autorités de la transition. Et la confusion est accentuée quand le président de la Transition signe au bas de son discours du prestigieux titre de Président du Faso. Comme Dioncounda Traoré au Mali qui n’a jamais été, juridiquement parlant, président de la République du Mali, M. Kafando n’est que président de la Transition et Chef de l’État. Le titre de président de la République est réservé à ceux qui ont été élus directement ou indirectement par le Peuple. Ce qui n’est pas son cas.

 

L’ancien président du Ghana, Jerry Rawlings, avait raison quand il disait en 1986 je cite : «  Ce que nous voulons faire au Ghana, c’est de mettre en place des Institutions fortes, afin que même si le diable venait à gouverner ce pays, qu’il ne puisse rien changer ». C’est ce que le président  américain Barack Obama  a repris en d’autre termes en disant que l’Afrique n’avait pas besoin d’homme forts mais d ‘institutions fortes. On ne pouvait mieux dire.

 

Après la fuite de Blaise Compaoré qui se croyait le seul homme fort du Faso, il aurait fallu tout simplement que le Conseil constitutionnel révèle le sauveur du Peuple en annonçant dès la confirmation de la fuite de Blaise, la vacance du pouvoir. Il ne revenait pas  à un  président fugitif de la déclarée.

La vacance du poste constatée, l’intérim devait être assuré par le président de l’Assemblée nationale dont l’institution, quoi qu’on dise, reste la dernière légitimité légale. Si ce dernier, pour mille raisons, n’est pas disponible, on aurait du mettre en œuvre le principe de la responsabilité en cascade pour choisir d’après les textes qui après le président de l’Assemblée nationale  était désigné jusqu’à trouver la personne disponible. C’est cette personne qui  devait assurer la présidence  par intérim et organiser les élections dans les délais prescrits par la Constitution au terme desquelles, il remettait le pouvoir au président légitimement élu. Cette façon aurait écarté définitivement les militaires du jeu politique qui, dans cette affaire, apparaissent comme des usurpateurs de la volonté du Peuple.

 

Comment un Zida qui a été pendant longtemps l’adjoint de la garde présidentielle peut-il se renier autant et penser qu’il est l’homme providentiel pour le Burkina ? Il est tout aussi comptable de la situation chaotique dans laquelle Blaise Compaoré a laissé le pays. Nul ne l’a entendu avant les évènements se plaindre de quoi que ce soit.  Tout à coup, brusquement, soudain, il devient un héro national.  Était-il alors le judas qui a trahi son maitre de Blaise ? Aucun leader politique n’a reconnu publiquement qu’il avait été avant la fuite de son chef déterminant dans quoi que ce soit.  Si ce n’est pas le cas, qu’on nous le dise.

 

On voit bien que les militaires ne  sont pas formés pour bien diriger un pays tout comme un médecin n’est pas fait pour le métier de cordonnier. Sinon, quand il a fait son petit coup d’état en suspendant la Constitution, il devait être inspiré par l’exemple malien de la Révolution de Mars 1991. Le mieux pour lui, était rapidement, de commun accord avec les forces vives de la nation, de mettre en place une Assemblée constituante qui  délibérerait sur un texte qui remplaçait la Constitution et sur la base duquelle, la Transition serait conduite jusqu’aux prochaines élections. Et avant, cette Assemblée constituante préparait avec l’apport de toutes les forces vives du Peuple, le texte d’une nouvelle constitution, celle de la 5ème  République qui corrigeait celle suspendue de toutes les erreurs et péchés d’Israël  qu’on lui reprochait. Cette nouvelle constitution devait alors être soumise au vote du Peuple avant la tenue des nouvelles élections que le pouvoir de la Transition devait organiser.

 

Mais, quoi qu’il arrive, le pouvoir en place ne peut pas faire l’économie d’une  conférence nationale pour rebâtir le Burkina Faso de demain,  celui rêver par tous ceux qui ont perdu leur vie pour l’avènement de cette ère nouvel au Faso.  Organier les prochaines élections sans ce préalable, nous semble être  une politique du kangourou à éviter pour la Paix définitive dans ce pays frère et ami  du Mali.

 

Le Colonel  Zida en acceptant ce poste de Premier Ministre montre à tous  que l’Armée n’a en réalité rendu le pouvoir que sous la pression de la communauté internationale. Et Feu Maitre Demba Diallo, avait raison quand il disait que lorsque la souris entre dans le fromager, c’est son cadavre qui en sort.

 

Pour l’honneur et le bonheur des burkinabés, l’Armée doit laisser le pouvoir, et tout le pouvoir aux civiles.

 

O’BAMBA

SOURCE: Inf@sept  du   24 nov 2014.
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