Les services de Blaise Compaoré craignent une recrudescence de la contestation populaire au Burkina Faso, notamment chez les jeunes. Comme il y a deux ans.
Plus que l’intrusion, jugée “peu probable”, de jihadistes venus du Mali, du Niger ou d’ailleurs, ce que craignent les responsables burkinabè de la sécurité ce sont… les jeunes. Alors que la tension est montée de plusieurs crans ces derniers mois à l’université, le pouvoir n’exclut pas une extension du mouvement dans les lycées et les collèges qui risquerait de déstabiliser le régime, comme il y a deux ans.
Depuis quelques semaines, Jérôme Bougouma, le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, prend donc soin de rencontrer les responsables administratifs provinciaux. Il les exhorte à ne pas réprimer trop violemment d’éventuelles manifestations. Et à éviter à tout prix toute bavure policière de nature à mettre le feu aux poudres. Depuis deux ans, il a entrepris de doter la police des moyens de faire face à des troubles internes.
Le gouvernement a investi 10 milliards de F CFA (15,2 millions d’euros) pour réorganiser et équiper la police (avec l’aide de la France et des États-Unis). Un important programme de recrutement (2 600 hommes et femmes d’ici à quelques années) a par ailleurs été engagé. Enfin, une unité de forces spéciales est en cours de création avec le soutien du Raid français.
Jeune Afrique