Le Burkina Faso et le Mali, deux pays frontaliers, en proie à des attaques jihadistes récurrentes, se sont engagés mardi à « renforcer » leur coopération, y compris les actions économiques et sociales, pour lutter contre le « terrorisme » et dynamiser leur développement.
« Il nous a paru important, au niveau des gouvernements, de renforcer notre coopération bilatérale pour pouvoir faire face à la menace terroriste », a déclaré le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thièba, au côté de son homologue malien, Soumeylou Boubeye Maiga, en visite de travail de 48 heures à Ouagadougou.
« Les différents secteurs ministériels (…) doivent pouvoir communiquer, échanger des informations, des moyens, de manière à ce que nous puissions coordonner nos actions pour éradiquer la menace à laquelle nous faisons tous les deux face ».
« Il est nécessaire que les gouverneurs, les hauts-commissaires, les préfets puissent se parler pour que nous puissions avoir des informations utiles, que nous puissions mutualiser nos moyens et faire en sorte que les terroristes, ceux qui veulent semer la mort, le malheur, ne puissent pas avoir accès à nos territoires respectifs », a ajouté M. Thièba.
Le Mali et le Burkina Faso sont confrontés depuis plusieurs annees à des attaques récurrentes
« Vu que nos pays sont emboîtés les uns dans les autres (…), nous devons tous faire pour éviter une sorte de contagion d’un pays à l’autre », a estimé le Premier ministre malien. Selon lui, si la riposte est « d’abord militaire », elle doit aussi être « économique et sociale ».
« Nous avons donc avancé l’idée d’avoir un zone économique spéciale dans le secteur Sikasso (Mali), Bobo-Dioulasso (Burkina) et Korhogo (Côte d’Ivoire) pour que des activités économiques puissent être développées dans cette zone », a-t-il dit.
« C’est souvent la désespérance, l’injustice, les iniquités, les frustrations, la pauvreté qui exposent souvent les populations à l’emprise des forces du mal. Il est donc important que nous puissions apporter, de manière concertée, un peu plus de développement, de mieux-être, d’espérance à nos populations afin qu’elles puissent être à l’abri de l’influence du mal », a expliqué Paul Kaba Thièba. « Nous devons donc entreprendre des actions transfrontalières pour améliorer les conditions de vie de nos populations, leur accès aux soins et à la scolarisation, pour les soustraire de l’emprise des groupes terroristes », a-t-il souligné, « convaincu que la réponse au terrorisme est aussi une lutte contre les inégalités et l’injustice ».
La rédaction