Au moins dix civils, dont quatre supplétifs de l’armée, ont été tués lundi lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a appris mardi l’AFP de sources sécuritaires et locale.
Lundi matin, “la localité de Sima, dans la commune de Seguenega – province du Yatenga (nord) – a été la cible d’une attaque terroriste” a indiqué une source sécuritaire. “On dénombre quatre VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils) et six civils tués”, a-t-elle ajouté, précisant que “plusieurs blessés ont aussi été enregistrés”.
L’attaque a été confirmée par un responsable local des VDP qui n’a pas donné de bilan précis, mais a indiqué que “plusieurs volontaires sont toujours portés disparus”.
“L’attaque a été repoussée aux portes de Seguenega par les éléments qui ont reçu un renfort” des Forces de défense et de sécurité (FDS), selon ce responsable qui a affirmé que “l’attaque avait occasionné une fuite massive des habitants” de la commune. Il a cependant indiqué qu’ils avaient commencé à revenir “certainement après avoir constaté la riposte aérienne de l’armée”.
“Suite à l’attaque de Sima, des unités ont été déployées en renfort et un appui aérien a permis de mettre en déroute les assaillants”, a confirmé une autre source sécuritaire.
Jeudi, neuf supplétifs de l’armée et quatre soldats avaient été tués dans une attaque de jihadistes présumés contre une unité du détachement militaire de Bourzanga (nord) qui coordonnait une action offensive avec un groupe de VDP, selon l’armée.
Créés en décembre 2019, les VDP sont des supplétifs civils qui interviennent aux côtés des forces armées pour des missions de surveillance, d’information et de protection après une formation militaire de 14 jours. De plus en plus ciblés par les groupes armés, ils font également office de pisteurs et combattent souvent avec l’armée, payant un lourd tribut.
Mi-juin, le commandement des opérations anti-jihadistes a annoncé la réorganisation des VDP afin de les “intégrer pleinement dans le dispositif militaire et sécuritaire déployés pour lutter contre le terrorisme”.
Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.
Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.