En marge de la 73ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies (AGNU 2018), qui s’est ouverte le 18 septembre 2018 à New-York avec comme thème de son débat général de haut niveau « Rendre les Nations Unies pertinentes pour tous: leadership mondial et responsabilités partagées pour des sociétés pacifiques, équitables et durables », Brian Neubert, porte-parole en langue française du département d’État des États-Unis s’est prêté aux questions des journalistes maliens qui avaient pris place à l’Ambassade des États-Unis au Mali.
Les priorités des Etats-Unis pour cette AGNU 2018, au centre de cet échange téléphonique sont au nombre de cinq : la non-prolifération, l’aide humanitaire et la sécurité alimentaire, la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la réforme de l’ONU. Des questions se rapportant à la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme, sont revenues dans les préoccupations des journalistes autour de la table.
Brian Neubert qui venait de passer trois jours à Alger et qui a par ailleurs beaucoup discuté avec des journalistes de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, était à l’aise face aux journalistes maliens pour répondre à nos questions se rapportant à la situation d’insécurité au Mali, celles se rapportant à l’accord pour la paix et la réconciliation, et la lutte contre le terrorisme. Il prône une coordination entre tous les partenaires, les parties prenantes, pour créer un conte pour la paix et la réconciliation, qui nécessite de suivre certaines étapes. « Ce genre de partenariat de la région, des partenaires européens et des Etats-Unis est essentiel afin de faire face aux défis dans la région du Sahel », a expliqué Brian Neubert.
S’agissant du financement de la Force du G5 Sahel, le porte-parole en langue française du département d’Etat a rappelé l’annonce faite par les Etats-Unis de 60 millions de dollars, l’année dernière. Les chaines de ce financement sont telles que les procédures administratives sont différentes selon les gouvernements dans chacun de ces cinq pays. « Je dis que la force militaire n’est pas suffisante, mais cela ne signifie pas qu’une réponse sécuritaire n’était pas nécessaire, c’est absolument nécessaire, il y a des groupes extrémistes violents qui méritent une réponse militaire », a-t-il indiqué. Et cela est mené par les forces dans la région ayant une forte volonté de faire face à ce défi, y compris au Mali. Le G5 Sahel a déjà de très bons liens avec la mission des Nations-Unies au Mali. « Mais ce que je voudrai souligner, est que même avec le G5 Sahel et cette coordination dans la région, cela est nécessaire, mais pas suffisant, la réponse sécuritaire n’est pas suffisante, parce que la solution durable au conflit et à l’extrémisme violent, demande la bonne gouvernance, l’Etat de droit, la protection des droits humains et le développement économique, qui sont des éléments complémentaires », tranche Brian Neubert. Pour lui, si nous parlons de ce fléau d’extrémisme violent, il faut que tous ces projets, soit dans le système onusien, soit dans nos projets bilatéraux. « Si les Etats-Unis investissent et font des financements énormes dans la région, c’est afin de soutenir nos partenaires, mais en fait c’est dans notre intérêt. Cela fait avancer les intérêts des Etats-Unis dans la région de l’Afrique de l’Ouest, si vous pouvez prendre en charge votre gouvernance, vous devenez plus prospère, plus fiables », a dit avec force le conférencier, depuis les Etats-Unis.
La force du G5 Sahel est un projet de la sous-région que les Etats-Unis respectent. La solution sécuritaire est absolument nécessaire pour lutter contre les groupes extrémistes, des terroristes qui existent dans la région, mais cela ne suffit pas. Il faut instaurer une bonne gouvernance, et prendre en compte la dimension humanitaire, le respect des droits de l’homme, la communication, pour plus de stabilité.
La lutte contre le terrorisme est parmi les priorités des Etats-Unis, qui cependant ne négligent pas l’investissement et le développement économique, car le manque de développement peut être à la base de l’extrémisme violent.
- Daou
Source: Lerepublicainmali