Dans un communiqué en date du mardi 15 avril, Barrick Gold Corporation confirme qu’elle a continué à s’engager de bonne foi avec le Gouvernement du Mali pour finaliser un accord qui a été entièrement négocié et accepté par le Ministère de l’Économie et des Finances en février 2025, sous réserve d’être signé par le Gouvernement.
La société minière rappelle que dès le début de son engagement, elle s’est efforcée de trouver une solution constructive. L’on apprend qu’en octobre 2024, Barrick a convenu d’un cadre visant à parvenir à une résolution globale de tous les litiges en suspens et a versé 85 millions de dollars américains, soit près de 50 milliards de FCFA, dans le cadre des négociations en cours. Barrick regrette que, malgré cela, le Gouvernement ait ensuite pris une série de mesures escaladant la situation, notamment l’arrestation d’employés de Barrick, qui sont toujours en détention, et la suspension des exportations d’or.
« Plus récemment, bien que Barrick ait signé le protocole d’accord comme il lui a été demandé en février, le Gouvernement, lui, reste à le contresigner. Cette signature semble désormais entravée par un petit groupe d’individus qui placent leurs intérêts personnels ou politiques au-dessus des intérêts à long terme du Mali et de son peuple. Cette semaine, des services de l’État ont aggravé la situation en fermant les bureaux de Barrick à Bamako et en menaçant de placer la mine de Loulo-Gounkoto sous administration provisoire si la mine n’est pas rouverte et des paiements d’impôts effectués, ceci alors même que les exportations d’or restent bloquées. Il est regrettable que le Gouvernement continue d’entraver les exportations d’or tout en exigeant le paiement d’impôts sur des revenus qu’il a activement empêché de générer », déplore la société.
Barrick se dit disponible à honorer l’accord envisagé par les deux partenaires et à relancer immédiatement la production. Cela, rassure-t-elle, permettrait de générer des revenus substantiels pour le pays, notamment des impôts et des redevances minières qui constituent une part très importante du budget national. Et cela permettrait également l’abandon des poursuites pénales qui sont intentées à l’encontre des employés de Barrick et la remise en liberté du personnel détenu.
Selon Barrick, les conséquences de l’inaction prolongée du Gouvernement sont graves, tant sur le plan économique que sur le plan humain.
« La viabilité à long terme de l’un des actifs miniers les plus stratégiques du Mali et d’un contributeur clé à l’économie nationale est menacée. Barrick apporte l’expertise unique requise pour exploiter avec succès cette mine de classe mondiale. En outre, quatre citoyens maliens innocents continuent d’être privés de leur liberté, sans aucune justification ni perspective de solution rapide », peut-on lire dans le communiqué.
Par ailleurs, la société rappelle que depuis longtemps, elle est un partenaire engagé du peuple malien et une entreprise citoyenne fiable, qui soutient de manière constante le contenu local et le développement économique, même en période d’incertitude.
« Alors que les banques privées sont soumises à une pression croissante pour maintenir le pays à flot, nous avons continué à remplir nos obligations de bonne foi, en payant les salaires, en soutenant les moyens de subsistance des travailleurs et prestataires, ainsi que la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble. Toutefois, cette situation n’est pas viable sur le long terme », prévient la société.
Tout en continuant à rechercher une solution constructive, Barrick rassure qu’elle est prête à poursuivre la voie de l’arbitrage international et les voies de droit dont elle dispose à l’encontre du Gouvernement et de toute personne ou entité agissant de mauvaise foi. Enfin, elle exhorte le Gouvernement du Mali à agir maintenant dans l’intérêt de son peuple et de l’économie nationale en concluant l’accord qui est prêt à être mis en œuvre.
PAR MODIBO KONÉ