Dans une lettre confidentielle adressée aux autorités algériennes et qui a fuité sur les réseaux sociaux, le gouvernement malien accuse la Coordination des mouvements de l’Azawad de violations répétées de l’accord d’Alger et de “collusion manifeste avec les groupes terroristes”. Dans ce contexte jusqu’où peut aller cette confrontation entre la CMA et le gouvernement malien ? Quel avenir pour l’Accord pour la paix ?
Chaque jour, on assiste à de nouveaux épisodes dans les relations tumultueuses entre le Mali et les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. La méditation internationale malgré sa passivité s’arrache pour relancer les discussions entre le gouvernement et les ex-sécessionnistes qui ont toujours des velléités indépendantistes.
Mi-janvier, une délégation malienne a été reçue par Abdelmadjid Tebboune. Et fin février sur invitation algérienne le chef de file de la Médiation internationale tous les mouvements signataires qui composent le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) se sont rendus à Alger. Objectif de cette visite : essayer de ramener les deux parties à la table des négociations et éviter la reprise des hostilités.
De plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer l’attitude de la CMA de prêter main forte aux groupes terroristes d’Iyad Ag Ghaly. Et dans un courriel confidentiel qui a fait le tour des réseaux sociaux le colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation nationale tape du poing sur la table, accusant la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de violations répétées de l’Accord d’Alger. Il accuse aussi la CMA de “collusion de plus en plus manifeste avec les groupes terroristes”. Cette missive du gouvernement marque une fois de plus les relations tumultueuses avec la CMA qui a suspendu toutes ces activités au sein du mécanisme de mise en œuvre de l’Accord.
Jusqu’où peut aller la confrontation entre la CMA et le gouvernement ? Quel avenir pour cet Accord qui ne cesse d’être une patte chaude pour ceux-là mêmes qui y ont apposé leurs signatures ?
Déjà, pour bon nombre de personnes, la confrontation n’a pas lieu d’être, ajoutant qu’il y a un Accord qu’il faut juste le mettre en œuvre.
Ousmane Mahamane
Mali Tribune