L’agence western union de la Banque de développement du Mali (BDM-sa) sise à l’hôtel Wassolou à Kalaban coura en Commune V du district de Bamako a fait l’objet d’un braquage spectaculaire dimanche en pleine journée. Un braqueur déguisé en client se présente à la caissière, sort un pistolet et le pointe en sa direction. Paniquée, elle crie. Le garde de service accourt. Le visiteur retourne son arme contre celui-ci et ouvre le feu. Il rate sa cible et tire sur la vitre dont les fragments atteignent le garde aux yeux et au cou. Pourchassé par un policier de passage, épaulé par un automobiliste, le malfrat est rattrapé non sans peine au marché de Garantiguibougou et conduit au 11^e arrondissement.

Le braqueur solitaire s’appelle Youssouf Fomba, un Ivoirien né il y a 29 ans à Abidjan, domicilié à Kalaban coura, rue 87, carré Bala night club, en Commune V du district de Bamako. Aux dires de la caissière de  l’agence western union de la BDM-sa de l’hôtel Wassolou, elle avait par deux fois reçu la veille, la visite de ce monsieur reconnaissable à sa morphologie de videur. Il est passé une première fois entre 14H et 15H pour faire semblant d’envoyer de l’argent à Tunis. Mais au moment de faire l’opération, il prétendit avoir oublié son code. Une seconde fois, il est revenu au moment de la descente, vers 18H. Puisque la caissière fermait, il a demandé si elle travaillait le lendemain. Celle-ci lui a répondu que la caisse ouvre dimanche de 9H à 13H. Le dimanche à 9H, Youssouf Fomba a fait partie des trois premiers clients à fouler le bureau de western union.

Avant lui, un client détenteur d’une carte magnétique avait eu des problèmes à faire son retrait. La caissière a demandé au garde de l’aider. C’est pendant ce temps que Youssouf s’est adressé à elle pour dit-il, faire le retrait de 10 millions de FCFA. La caissière lui a conseillé d’aller au siège car, au-delà de 3 millions, son agence n’est plus compétente. Subitement, le mec dégaine un pistolet de fabrication artisanale qu’il pointe sur elle. Il voulait rentrer dans le bureau de celle-ci pour se faire la poche. Mais cette dernière a crié, ce qui a alerté le garde qui voulut venir à son secours. Le braqueur n’a plus continué son mouvement, mais il s’est retourné pour faire face au garde. Celui-ci a vite fait de refermer la porte vitrée, ce qui a servi de bouclier car, le braqueur a ouvert le feu sur lui. Les balles ont fait voler en éclats la vitre. Des fragments ont atteint le garde au cou et aux yeux. Il a crié au secours. Ceci fait, le braqueur en a profité pour renoncer à l’argent et enfourcher sa moto Djakarta et prendre la fuite.

Un policier de passage par hasard a tout suivi. Il s’est lancé aux trousses du malfrat qui roulait à tombeau ouvert. L’agent a sollicité un automobiliste pour le pourchasser. Ce dernier l’a rattrapé au niveau du marché de Garantiguibougou, non loin du poste de police de Sabalibougou et lui a donné un coup de volant. Youssouf tombe et se relève aussitôt pour pointer son arme en direction de l’automobiliste qui s’en fuit à pied entre les hangars. Le braqueur a failli le livrer à la vindicte populaire car, il criait au voleur et la foule n’avait rien compris. Elle pourchassait le poursuivant du voleur. Heureusement pour ce dernier que le policier qui l’a chargé  de la poursuite est arrivé à temps. A sa vue, Youssouf a arrêté de pourchasser l’automobiliste pour retourner son arme contre le policier.

Celui-ci a aussitôt dégainé son arme et les deux se regardaient, chacun tenant son arme en main. En professionnel, l’agent a su en voyant  l’arme artisanale de son vis-à-vis qu’elle n’était plus chargée, car, il a déjà tiré. C’est une arme d’un seul coup. Dans sa course, il ne pouvait pas recharger. Persuadé de cela, le policier l’a affronté en lui administrant un coup de croche dans sa nuque. Youssouf tombe et  s’évanouit.

Le policier lui a passé les menottes pour le conduire au poste de police de Sabalibougou. Quand les forains ont compris que c’était Youssouf le voleur, ils ont attaqué à coups de cailloux, le poste, exigeant qu’il leur soit remis pour être lynché. Le commissariat dû envoyer du renfort pour contenir la foule, ce qui a permis de rétablir l’ordre et de conduire Youssouf au commissariat du 11^e arrondissement.

Dénis T Théra       

Source: Autre presse