Ambition démesurée, goût exagéré pour les postes de responsabilité, très pressé de brûler les étapes, l’actuel directeur général adjoint de la Protection Civile, le Lt Colonel Hamada Lamine Yattara, acculé, a eu pour dernière trouvaille la manipulation des syndicalistes d’une des branches syndicales de la protection civile pour des problèmes qui n’en vaut pas la peine.
Le directeur général de la Protection Civile, le Colonel, Seydou Doumbia a un adjoint qui ne lui facilite pas la tâche. Il est à la fois très ambitieux et animé par un sentiment de boulimie financière. C’est lui qui manipule et commandite les actes que ces syndicalistes posent par rapport à un prétendu malentendu qui n’existe même pas.
Tout est parti d’un projet d’avancement concernant quelques éléments de la protection civile. Ces dossiers sont d’ailleurs à l’étude sous l’œil vigilent du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le général Salif Traoré. Aussi, faut-il le rappeler, la protection civile est un corps syndiqué. D’ailleurs deux syndicats existent. L’un est affilié à l’UNTM, et l’autre à la CSTM. Il s’agit de la Section Syndicale des fonctionnaires de la Protection Civile et du Syndicat National des fonctionnaires de la Protection Civile.
Le poste de président de la commission de recrutement : la pomme de discorde
Pour certains syndicalistes soutenus par le DGA, le Lt Colonel Hamada Lamine Yattara, le poste du président de la commission de recrutement doit obligatoirement revenir au DGA. Alors qu’il n’y a aucun texte de la direction générale de la Protection Civile qui stipule que le poste de président de la commission de recrutement doit revenir obligatoirement au DGA. C’est le directeur général par délégation de pouvoir qui peut le donner au DGA ou à un autre cadre de la structure.
Ainsi, mécontent et dans sa stratégie de positionnement personnel c’est-à-dire pour sa propre carrière, le DGA se sert des syndicalistes mal inspirés et de mauvaise foi, comme bouclier. Selon nos sources très aux parfums des nouvelles qui nous viennent de la direction générale de la Protection Civile, le DGA, le Lt Colonel Hamada Lamine Yattara est très pressé, il n’est pas équilibré, il veut que les choses se passent comme si la direction générale de la Protection Civile n’a pas de directeur général. Alors que ce dernier, en la personne du Colonel Seydou Doumbia, tient la baguette. Il gère le service avec rigueur, sérieux et compétence. Son seul tort c’est d’avoir, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, délégué son pouvoir à un autre cadre de la Protection Civile qui a les compétences nécessaires pour assurer la présidence de la commission recrutement. Pour le recrutement de 20158, le DG a confié le poste de président de la commission au Lt Colonel Thiam Samaké, le chef service relations publiques et coopération.
Depuis ce jour, le DGA, le Lt Colonel Hamada Lamine Yattara est dans tous ses états. Or ce qu’il ne dit pas, il a été président de commission dans le temps. Plus précisément, en 2015, c’est lui qui a assuré la présidence de la commission de recrutement. A cette époque, il était directeur de l’Ecole Nationale de la Protection Civile, il n’était pas DGA. Et les mêmes syndicats existaient. Personne n’a fait de boucan ! Personne n’a levé le petit doigt. Pourquoi cette année, ni lui ni aucun de ses protégés n’ont été choisis pour assurer la présidence de la commission, il veut mêler les syndicats à un problème de règlement de compte d’ordre personnel ? Aussi, en guise de rappel, le président de la commission de recrutement des recrues de 2017, qui ont d’ailleurs commencé la formation le jeudi 19 avril 2018, était le Colonel Djibril Tamboura, chef service contrôle interne. Il n’était pas directeur général adjoint. Qu’est-ce qui fait courir donc le Lt Colonel Hamada Lamine Yattara. Pour l’actuelle commission de recrutement le directeur général a reconduit pratiquement la même équipe avec un léger remembrement.
De toutes les façons, soutient notre source, la Protection Civile étant un corps syndiqué avec deux syndicats, quel que soit le choix, il y a aura sûrement des contestations.
Pire, il n’y aucun texte de la Protection Civile qui dit que le poste de président de la commission de recrutement doit revenir au DGA. C’est le directeur général par délégation de pouvoir qui peut le donner à qui il veut pourvu que la personne ait les compétences requises. Selon notre source, en pareille circonstance, c’est le ministre qui désigne le directeur général comme président de la commission. Pour cette année, le directeur général a confié le poste de président de la commission au Lt Colonel Thiam Samaké, chef de service relations publiques et coopération qui, selon nos sources, a les compétences intellectuelles pour assurer la mission.
En ce qui concerne les informations qui soutiennent que le directeur général, le Colonel Seydou Doumbia a fait partir l’ancien directeur général adjoint, le colonel Faguimba Keïta, elles sont erronées. L’ancien DGA est parti suite à l’application du nouvel organigramme de la Protection Civile. Un nouvel organigramme, d’ailleurs approuvé par les deux syndicats qui ont soutenu son application intégrale. Il n’était pas le seul à être dans ce cas. L’ancien sous-directeur de l’administration et de la comptabilité est parti de la même façon. Ils ont tous été remplacés par des fonctionnaires de la Protection Civile.
A titre de rappel, selon le nouvel organigramme, du premier poste administratif jusqu’au poste de DGA tous les postes doivent être occupés par les fonctionnaires de la protection civile qui ont les compétences requises. Quant au poste du directeur général, il est politique. Il peut être ouvert à d’autres corps. C’est pourquoi d’ailleurs, l’actuel directeur général est un gendarme.
Enfin, notre interlocuteur s’est basé sur le Recueil des textes législatifs et réglementaires de la Protection en vigueur pour nous entretenir.
De toutes les façons, si les plus hautes autorités, plus précisément le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le général Salif Traoré, n’interviennent pas pour rappeler à l’ordre le DGA et certains syndicalistes, ils risquent de mettre le désordre à la Protection Civile qui est confrontée à d’autres difficultés beaucoup plus sérieuses. On sait que les services de la Protection Civile sont à la croisée des chemins, ils sont en train de renaitre de leurs cendres. Des efforts sont faits par les autorités en termes de recrutement du personnel, d’équipements et de modernisation de l’outil de travail pour que la protection civile réponde aux besoins des populations. Au même moment certains cadres pour des questions d’intérêts personnels veulent nous distraire, nous dévier de l’essentiel, à savoir une protection civile bien équipée qui fait « de la protection civile »
Moussa Mamadou Bagayoko
Par L’Humanité