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Boycott du dialogue inter-maliens : Les états-majors politiques désavoués à la base

Accusé à tort ou à raison d’être responsables de l’effritement de la République, les partis politiques continuent d’en payer lourdement le tribut depuis le brusque avènement des militaires au sommet de l’Etat.

Après la suspension de leurs activités par décret présidentiel, pour raison d’ordre public, les états-majors de plusieurs formations politiques avaient, par des lettres circulaires, demandé à leurs militants de ne pas prendre part à la phase communale du dialogue inter-Maliens, expliquant par ailleurs qu’une participation au Dialogue n’est pas dissociable de leurs activités politiques. Était-ce leur façon de désobéir à un décret qu’ils avaient jugé liberticide et attentatoire à la démocratie ? Quoi qu’il en soit, leur mot d’ordre n’aura pas été respecté au niveau des structures de base. En effet, ramant en eau trouble dans les vagues du processus inter-Maliens, les sections et sous-sections ne jouaient pas en symphonie harmonieuse avec la fronde des leaders politiques. Pour beaucoup, cette décision au sommet de leurs formations respectives n’a engagé que les dirigeants. C’est le cas, par exemple, de l’Adema et du RPM où plusieurs cadres du parti ont refusé de suivre les consignes données par le directoire du parti, selon nos sources. Et pour cause, ont-ils soutenu, ses directoires avaient apporté leur soutien aux autorités de la Transition aux lendemains du coup d’Etat de 2020. Et, jusqu’à preuve du contraire, aucune nouvelle décision collective n’a été prise. Conséquence : contre vents et marées, ils ont opté pour une participation à la phase communale du dialogue inter-Maliens avec en sus une caution aux recommandations qui sonnent comme un pied-de-nez à leurs responsables. En effet, les participants du DIM, par endroits, ont donné carte blanche à la Transition en réclamant une nouvelle prorogation de 6 mois à 10 ans en plus d’adouber une éligibilité d’Assimi Goita qui ne l’oblige pas à démissionner de la présidence de la Transition. Pire, les participants ont également demandé la suppression de l’aide aux partis politiques qui, selon eux, est un gâchis économique.

Amidou Keita

Le Témoin

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