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Boubou Cissé sur l’affaire Paramount: ni signataire ni payeur de ce contrat

Malgré les démêlés judiciaires en son encontre, l’ancien Premier ministre en exil au Niger, Boubou CISSE, dit ne pas renoncer, dans un entretien accordé à Jeune Afrique, à ses ambitions politiques avec les couleurs du parti Union pour la république et la démocratie (URD). Cité dans l’affaire Paramount, pour faux et usage de faux, il clame son innocence en enfonçant au passage Mamadou Igor DIARRA.

 

En exil après le coup d’État contre le régime Ibrahim Boubacar KEITA, l’ancien Premier ministre, Dr Boubou CISSE, vit au Niger avec sa famille. Il est poursuivi par la justice de notre pays dans l’affaite dite Paramount. Il lui est reproché des cas de « faux et usage de faux » et « d’atteinte aux biens publics ».
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, l’homme politique a évoqué cette question qui remonte à 2015. Il s’agit d’un contrat de l’État pour la livraison d’une quarantaine de blindés avec la société d’Ivor Ichikowitz, Paramount, et décaisse un premier versement de 30 millions d’euros. Seuls 10 véhicules seront obtenus par IBK.
En plus de Dr Boubou CISSE, Mamadou Igor DIARRA, Tiéman Hubert COULIBALY et Babaly BAH sont cités dans ce dossier, contre lesquels la justice a lancé des mandats d’arrêt international.
Pour sa défense, M. CISSE affirme à Jeune Afrique n’avoir aucune connaissance des faits précis qui lui sont reprochés, et n’avoir d’ailleurs « jamais reçu de convocation du pôle économique et financier pour être entendu sur ce sujet ». Il déplore par ailleurs que ses avocats « n’aient pas accès à l’instruction ».
Puis, a-t-il ajouté, les faits évoqués sont antérieurs à sa nomination au ministère de l’Économie et des finances.
« J’ai hérité du ministère de l’Économie et des Finances en janvier 2016, alors que le contrat mis en cause a été signé en octobre 2015. À mon arrivée, j’ai réalisé que le matériel prévu, en l’occurrence des véhicules blindés, n’avait pas été livré, malgré un premier paiement. J’ai constaté des faiblesses dans le contrat, qui n’étaient pas conforme à notre réglemntation, et je l’ai fait révisé », se justifie Boubou CISSE qui enfonce par ailleurs son prédécesseur Mamadou Igor DIARRA également dans le viseur de la justice de notre pays.
Même s’il reconnait des faiblesses dans le contrat à son arrivée au ministère, il soutient que cette nouvelle affaire est une « émanation du politique, plus que du judiciaire ».
« Je reste convaincu que la justice a été instrumentalisée, car je ne suis en aucune manière tenu pour responsable de ce contrat. Je n’en étais ni signataire ni payeur », a déclaré Boubou CISSE pour se blanchir.
Pour lui, la transition aurait pu se passer dans un climat moins délétère et trouver l’occasion de réformer la classe politique malienne, mais, a-t-il regretté, tel n’a pas été le cas. Après plus de 30 ans d’exercice démocratique dont l’avènement a été marqué par le sang de centaines de personnes qui ont manifesté contre le régime dictatorial de Moussa TRAORE en mars 1991.
Il constate qu’il y a une forme de discrédit de la classe politique auprès d’une partie de la population qui estime que les hommes politiques sont à l’origine de l’essentiel des problèmes de la nation. Cette situation pourrait expliquer la sympathie et la confiance d’une frange importante de la population envers les jeunes officiers venus parachever la série de mobilisations du mouvement de contestation contre IBK.
« Cette perte de confiance est l’une des explications du coup d’État de 2020. Ceux qui ont été au pouvoir avant cela portent une part de responsabilité. Et je ne m’en exclus pas, même si je suis arrivé tard dans l’arène politique », a-t-il expliqué, de son côté.
L’ancien Premier ministre, Boubou CISSE, ne se réjouit pas du bilan de la transition plus de deux ans après le coup d’État contre IBK. Selon lui, la situation sécuritaire, le tissu économique, société, éducation se sont dégradés en ajoutant qu’«aucun des maux qui ont été avancés pour justifier le putsch de 2020 ne semble connaître ne serait-ce qu’un début de solution ».
Sur sa vie politique annoncée prometteuse et soudainement menacée par les actions judiciaires et les accusations de tentative de déstabilisation du pays, le Dr Boubou CISSE se dit prêt à participer de nouveau à des primaires si telle était la décision du parti en vue du scrutin présidentiel censé se tenir en 2024.
« Je suis en contact permanent avec les dirigeants de l’URD et les relations n’ont jamais été aussi bonnes. J’y ai été accueilli avec bienveillance, c’est une famille politique au sein de laquelle je me suis beaucoup investi », a-t-il indiqué.
Dans ce parti après le décès de son président fondateur, Soumaîla CISSE, des responsables se déchirent. Conséquence : un bicéphalisme au sein de l’URD divisée entre le clan du Pr Salikou SANOGO et celui de Gouagnon COULIBALY.
Sur ce différend qui menace la cohésion du parti, c’est un débat sain et démocratique qui est la solution, comme il en existe dans tous les partis, a affirmé l’ancien Premier ministre.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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