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Bonne gouvernance : Le REAO et l’État préconisent le respect des règles

« Bonne gouvernance et responsabilité du secteur privé. » Ce thème, retenu pour la rentrée annuelle du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO), a été développé au cours d’une conférence animée par Thierry Tanoh, ancien ministre du Pétrole et de l’énergie renouvelable de la Côte d’Ivoire, avant d’être au cœur des échanges. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre, Boubou Cissé. On notait aussi la présence de Safia Boly, ministre de l’Investissement, de l’Entrepreneuriat, des Petites et moyennes entreprises, et du président de REAO-Mali, Houd Baby


Notons que cette traditionnelle rencontre est un cadre d’échanges et de réflexions pendant lequel des perspectives d’actions sont engagées par et pour ce Réseau d’entrepreneurs. Selon Houd Baby, la bonne gouvernance comprend surtout les principes de transparence et de responsabilité qui sont très importants et pour le secteur public et pour le secteur privé. Car, a-t-il ajouté, avec une bonne gouvernance, l’économie gagne en stabilité, les institutions sont renforcées et mieux reconnues.
« Une bonne gouvernance est un bon moyen de lutter contre la pauvreté. Elle contribue aussi à rendre les capitaux accessibles. Ainsi, l’investissement crée des emplois et règlemente efficacement l’environnement des affaires pour mieux stimuler la concurrence entre les entreprises », a-t-il expliqué. Pour ce faire, poursuivra-t-il, le secteur privé devra jouer sa partition en s’acquittant des obligations qui sont, entre autres, le respect scrupuleux des règles de bonne gouvernance, le respect des engagements avec tous les partenaires, le respect des obligations fiscales, le respect des normes en matière d’environnement et de travail afin de bannir la corruption.
Pour le conférencier Thierry Tanoh, la bonne gouvernance peut être définie comme la capacité des gouvernements à concevoir, formuler et réaliser des actions afin d’atteindre des objectifs de développement. Selon lui, sans la bonne gouvernance, la prospérité ne saurait être possible. Il faut un cadre juridique équitable qui protège les entreprises et les particuliers des ingérences et des décisions arbitraires et fait reculer la pauvreté.
Après cette conférence, place aux échanges. Banquiers, entrepreneurs, membres de la société civile ont tous été unanimes à reconnaître que la corruption, le manque de financement, la lourdeur de la fiscalité, le coût élevé de l’énergie sont de réelles difficultés.

Les efforts de l’État- Boubou Cissé, a, dans ses propos, reconnu qu’il y a des problèmes de gouvernance sectorielle, territoriale et même au sein des Forces de défense et de sécurité, mais qu’il faut en discuter sans passion.
En ce qui concerne la transparence, le Premier ministre a rappelé que des textes législatifs et règlementaires ont été adoptés pour la prévention de l’enrichissement illicite. « L’ensemble des membres du gouvernement déclarent leurs biens chaque année de même qu’un certain nombre de fonctionnaires. La base sera élargie avec 1.631 assujettis. Des dossiers sur des cas d’enrichissement illicite sont en train d’être traités au niveau de la justice », a-t-il fait savoir.
Boubou Cissé dira aussi que la lutte contre la corruption passe par l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires, à travers une hausse substantielle de leur rémunération. Car, pour lui, plus les salaires seront bas, plus la corruption sera généralisée. « Quand vous regardez sur les cinq dernières années, le salaire a augmenté de plus de 200%. La masse salariale est à 6% du PIB, 37% des recettes fiscales », a-t-il informé.
Par ailleurs, il a fait appel à la responsabilité sociale des entreprises pour soutenir l’État à développer les régions du Nord à travers la taxe de solidarité de 0,5% qui sera prélevée sur leurs chiffres d’affaires, en précisant que ces fonds pourront aider même le secteur privé, d’autant plus qu’ils serviront à réaliser des infrastructures énergétiques et logistiques dans ces contrées. Boubou Cissé mettra l’accent sur la résilience de notre économie face à la crise. Le taux de croissance a atteint au moins 5% depuis cinq ans. L’inflation est maîtrisée. La gestion des finances publiques peut être considérée comme saine. L’endettement modéré. Car depuis janvier, un effort de paiement de 140 milliards de Fcfa de dettes intérieures a été fait, s’est-t-il réjoui.
Il a aussi félicité le REAO qu’il considère comme un inspirateur de politiques de développement. « À chaque fois qu’on est sorti de ces débats, des idées sont émises. L’an passé, on a parlé ici du financement des économies de nos Étas. On avait proposé de faire une émission internationale. Cette année, le Mali fera au mois d’avril prochain sa première émission internationale pour refinancer la dette et avoir une dette, dont les taux d’intérêts seront plus supportables et la maturité plus longue », a-t-il signalé.
Quant à Safia Boly, elle affirmera que la lutte contre la corruption doit mobiliser non seulement le secteur privé, mais aussi l’État, qui ont tous les deux des intérêts convergents. Selon elle, le déficit de gouvernance peut constituer une entrave au développement des PME et ralentir la croissance économique.
Elle a annoncé que des réformes institutionnelles sont en cours pour renforcer l’efficacité du dialogue entre le secteur privé et l’État, avant d’ajouter que très prochainement des rencontres seront organisées pour discuter sur les doléances qui ont été formulées.
Lassana NASSOKO

Source: Journal l’Essor-Mali

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