La compétition consiste à dénicher le savoir-faire des femmes de Siby, en matière de décorations des constructions traditionnelles en terre
La 6ème édition du forum des acteurs de la construction en terre du Sahel se tiendra du 16 au 17 de ce mois dans la ville de Siby. En prélude à l’évènement, les organisateurs du concours, ont rencontré les hommes de média. C’était à l’occasion d’une conférence presse, animée le lundi dernier, à l’Institut français, ex CCF. Pour éclairer la lanterne des journalistes ladite rencontre a enregistré la présences de : Soumaila Camara, en tant l’un des promoteurs dudit concours, Paul Le Lièvre et Koffi Apedoh du Fact Sahel et Marguerite Dakouo, promotrice d’une ONG dédiée pour le combat des changements climatiques.
Initié par le Centre culturel, Bougou Saga, en collaboration avec l’Association Fact Sahel, ce concours qui se fait par la décoration des maisons engage la participation des habitantes à faire du village un lieu d’art et valoriser une culture traditionnelle. Il s’agit de l’art mural des femmes du Mandé qui orne les maisons en terre des villages.
Ainsi, cette pratique artistique et technique est vouée à la protection et au renforcement des murs des constructions en terre, mais aussi à la célébration de la saison des mariages en fin de récolte et avant les premières pluies. Les œuvres réalisées racontent aussi des histoires sur les murs des peintures abstraites aux motifs géométriques évoluant à travers les époques, les différentes esthétiques et techniques et à travers la richesse des récits et des imaginaires collectifs. De même, les techniques de décoration des maisons requièrent un savoir-faire traditionnellement porté par les femmes, qui, dans ce contexte endossent le statut d’artiste.
Toujours, à travers « Bogo Ja », il cherche à affirmer l’expression d’un style artistique propre à Siby avec l’ambition de susciter l’intérêt des amateurs d’art contemporain et d’architecture. Il vise, également, à favoriser l’exploration entre techniques traditionnelles et modernes pour la création d’œuvres éco-responsables, à savoir : l’utilisation des matériaux non polluants et dont l’origine ne nuit pas à la préservation des ressources naturelles. C’est aussi, l’occasion d’explorer des techniques de préservation des décorations face aux pluies dans le but de constituer un répertoire de maisons décorées visibles plus tardivement dans l’année.
Quant à l’organisation du concours proprement dit, elle se fait à partir des inscriptions, auprès d’un jury pendant 10 jours. Pour la présente édition, 400 femmes mettront en jeu leur talent de décoration. De même, tout au long du processus de ce concours, jusqu’à la délibération finale du jury, c’est un travail minutieusement fait, qui engage les associations des femmes de chaque quartier, les autorités locales et traditionnelles.
En plus, c’est une activité artistique et culturelle qui contribue au respect de l’environnement naturel du village et encourage la population à prendre conscience de la nécessité de son assainissement. C’est pourquoi, la qualité de l’assainissement autour des maisons est prise en compte dans l’évaluation du jury.
Diakalia M Dembélé
Source: 22 Septembre