Babaly Bah alias le Bernard Madoff malien n’en finit pas de surprendre ses compatriotes et les clients de sa banque. Le banquier de classe exceptionnel a de multiples talents. En plus d’être Directeur Général de la Banque Malienne de Solidarité (BMS-sa), une banque étatique, il est aussi promoteur et patron déguisé d’entreprises privées au Mali. Une de ses sociétés est spécialisée dans le BTP et la location de gros engins comme les bennes et les grues. Etant créancier de plusieurs hommes d’affaires dont la majorité investissent dans le foncier, les grosses machines de l’enfant de Diankabou ne chôment pas. Dans cette livraison nous nous intéressons au cas du groupement d’entreprises EBAT – Mali et EMATIECO où le PDG de la BMS-sa s’auto-couvre les factures de location des matériels de sa propre société au grand dam de M. Boubacar Coulibaly entrepreneur de son Etat. Les faits.
Après plusieurs années de collaboration entre la BMS et l’Entreprise de bâtiment et des travaux du Mali (EBAT), un jour le patron de cette entreprise, Boubacar Coulibaly découvre plusieurs anomalies sur ses relevés bancaires suite à des manipulations opérées sur son compte. En voulant comprendre les raisons, il tombe sur l’existence de deux comptes parallèles au nom de sa société. Un compte ordinaire n°0011820101-92, ouvert le 13 mars 2003 et un compte reflet n°001182010113. Selon le rapport d’expertise (voir fac-similé)
Selon le rapport d’expertise, l’analyse du relevé bancaire du compte ordinaire dégage le montant total des sommes à restituer à M. Coulibaly. Des dizaines de millions de F CFA environ. Le hic est que le relevé bancaire transmis par la banque à M. Coulibaly couvre la période comprise entre janvier 2003 et octobre 2014. Mais les opérations datent de février 2004 à juin 2012 sur ledit relevé. « Nous avons constaté que dans le rapport d’expertise judiciaire du cabinet Exafi, à la page 26, figurent des montants relatifs à 2003. Donc, il est demandé à la BMS-sa de fournir le relevé bancaire complet du groupement. », détaille le rapport d’expertise. Une recommandation qui sera sans suite. La lecture du rapport en dira le pourquoi.
Le 12 mars 2014, le tribunal de commerce condamne Boubacar Coulibaly à payer à la BMS-sa la somme de plus de 99 millions de F CFA et des dommages et intérêts s’élevant à 7 millions de nos francs. Il interjette appel le 18 septembre 2014 ; la cour d’appel rejette son pourvoi idem à la Cour Suprême.
Un montant que M. Coulibaly ne percevra jamais, car débouté par les tribunaux. Sur la galaxie Madoff, il n’est pas évident de gagner un procès contre le patron Babaly. En plus de la manipulation des comptes de gros clients de sa banque, il a une parfaite maitrise des coulisses du prétoire et connait bien les procédures judiciaires. Ce n’est pas Mme Simpara Saran Traoré qui dira le contraire.
Babaly le banquier –prestataire….
Dans sa volonté de poursuivre son combat pour comprendre qui l’a grugé, le patron de EBAT commet un autre cabinet du nom de Katon pour savoir la destination de ses 51 millions de F CFA puisqu’il soupçonne un prélèvement injustifié. Quelle ne fut sa surprise de découvrir que cinq virements ont été effectués à son insu entre la BMS et la BDM-Sa pour un montant total de 51 millions 133 mille 656 F CFA entre 2009 et 2010. Après vérification, M. Coulibaly découvre que ces sorties d’argent sur son compte avaient été autorisées et même signées par Babaly Ba, alors le PDG de la BMS-sa, sans la volonté du client pour couvrir les factures de location de matériels de sa propre société.
Babaly Bah est un véritable banquier –prestataire. En termes clairs, tout entrepreneur désirant contracter des prêts à la BMS-sa pour l’exécution d’un gros marché doit impérativement accepter de louer le matériel de la société de Madoff pour la bonne exécution de son marché. Autrement dit, Babaly est un véritable homme d’affaires déguisé en banquier. Une fois le client dans ses filets, il le manipule à sa guise. Comme aime le dire Babaly Bah lui-même, la banque ne fait pas que du bien ! Très surpris de ce comportement peu orthodoxe du gérant de la banque, le boss du Groupement EBAT – Mali et EMATIECO conteste et porte plainte contre le PDG Babaly Bah pour faux et usage de faux. Le 15 septembre 2014, la cour suprême rejette la demande de M. Coulibaly qui fait appel du jugement. Au finish, Madoff fait main basse sur ses biens… Le Madoff malien est un surdoué des affaires et du système financier international. Il « tape » les gros clients sans tambour ni trompette, les ruine avant de les déposséder de leurs biens et les met à son nom propre sans procédure de vente aux enchères, avant de procéder à mettre les comptes du client débiteur à zéro. A la tête de cette banque étatique durant près d’une génération, l’enfant de Diankabou (Koro) s’est bâti une véritable fortune sur le dos de l’Etat et n’attend que sa retraite dorée pour faire fructifier ses business sur les ruines des entreprises de ses anciens clients. Mais cette fois-ci, à visage découvert.
A suivre …
Source: Maliactu.info