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Blocus de Farabougou par des terroristes : Conséquence de l’entêtement des autorités

Farabougou n’est plus assiégé. Il a été libéré le jeudi 22 octobre 2020, après 2 semaines de siège, par des forces spéciales au cours d’une opération dirigée par le vice président de la transition, Assimi Goita. Le blocus de Farabougou n’est que la conséquence de l’entêtement et du laxisme des autorités, à ne pas prendre au sérieux les informations à elles remontées. 

 

Le centre du Mali est depuis plus de cinq ans touché  par la montée des attaques djihadistes. Dans la région de Ségou, principalement, dans la zone inondée, les attaques sont menées par des jeunes du milieu, qui ont fait allégeance au prêcheur djihadiste Amadou Koufa.

Si depuis la signature de l’Accord d’Alger, nous n’avons pas connu le contrôle d’un village  par les forces terroristes, cela a été le cas à Farabougou (Niono) où pendant plus de deux semaines, des terroristes ont assiégés le village.

Ce « contrôle » de Farabougou par les forces du mal n’est pas du tout surprenant, dans la mesure où depuis cinq ans plusieurs analystes (experts des questions sécuritaires, des journalistes, la FIDH) avaient attiré l’attention des autorités sur l’existence de cellules dormantes terroristes dans la zone. Mais hélas !

Le rapport 2018 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, est un exemple patent. La FIDH avait écrit : « la katiba Macina a développé depuis 2015 une stratégie d’expansion et de contrôle territorial des zones du Centre et en particulier les zones les plus difficilement accessibles des régions inondées du Delta du Niger. Depuis 2015, le groupe mène une stratégie d’exécutions ciblées et d’enlèvements des représentants de l’Etat  (forces de défense et de sécurité, agents des eaux et forêts, conseillers municipaux, magistrats, enseignants, etc) et de notables y compris religieux ou des collaborateurs suspectés d’avoir donné des informations aux autorités maliennes ». Dans leur schéma, poursuivit la FIDH, « seules les structures de santé, nécessaires au groupe et ses soutiens, échappent à cette éradication ». Au fil des ans, à la fin de l’année scolaire 2018, en raison de l’insécurité résultant des menaces et des attaques de groupes extrémistes violents, 478 écoles étaient fermées dans les régions de Mopti et de Ségou (soit 68 % des écoles de l’académie de Mopti), ce qui représentait 65 % des écoles fermées du pays.

 Contrôle large de la zone, inertie des autorités

Cette stratégie, selon la FIDH a permis entre 2015 et fin 2017 au groupe d’Amadou Koufa d’exercer un contrôle effectif de larges zones dans le centre du pays. Bénéficiant d’un large réseau de soutien et sans occuper militairement les villes et les villages, le groupe impose pourtant sa loi et remplace de facto les autorités. Ils s’en prennent également aux civils et aux populations auxquels ils accordent leur « protection » ; rendent la justice en imposant la loi islamique (sharia) ; règlent les contentieux en matières foncières, sociales et pénales ; gèrent l’accès aux ressources, notamment les pâturages et prélèvent des taxes (zakat) ; et imposent un mode de vie religieux radical (prières obligatoires) particulièrement à l’égard des femmes (tenue vestimentaire, comportement, obligations, etc.). Des dizaines de villages vivent aujourd’hui sous leur joug. Tous ceux qui s’opposent à eux n’ont qu’un seul choix : « partir ou mourir ».

Malgré la publication du rapport depuis 2018 et des nombreux écrits sur la présence en nombres de terroristes, l’Etat est resté sans rien faire comme si ce qui se passe dans la zone inondée n’est pas son affaire. Si les autorités avaient pris au sérieux les révélations, peut être que Farabougou ne serait pas assiégé. Un conflit intercommunautaire qui se transforme en blocus d’un village par des terroristes, veut tout simplement dire que le mal est profond.

Aujourd’hui, au-delà de Farabougou, c’est presque tous les villages, hameaux qui ont certainement des accointances avec des groupes terroristes de Kouffa.

Il faut dire que la situation  risque de se compliquer avec le mouvement de plusieurs centaines de terroristes aperçus dans plusieurs villages environnants mais aussi que Farabougou se trouve non loin de la forêt de Ouagadou qui sert régulièrement de refuge à ces groupes terroristes.

Autre localité qui pourrait connaitre le même sort que Farabougou, c’est bien le village de Dily. Il nous est revenu que des terroristes ont fait irruption dans une mosquée et demander aux populations de ne pas fêter la Nuit du Destin. Dily est cette localité où des milliers de fidèles convergent chaque Nuit du Destin pour prier  et faire des bénédictions.

La balle est dans le camp des autorités.

Mohamed Keita

Arc en Ciel

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