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Blanchiment de capitaux et financement du terrorisme : Les mécanismes pour assécher les ressources de la criminalité

Le Réseau des cellules nationales de traitement des informations financières des pays de l’Uemoa a élaboré une batterie de mesures dont la mise en œuvre devra permettre de priver les malfaiteurs de la capacité d’opérer

Les organisations terroristes dépendent des fonds pour leurs besoins personnels, opérationnels et organisationnels. Détecter et couper leurs sources de financement constituent des étapes déterminantes pour les priver de la capacité d’opérer. C’est en cela que travaille le Réseau des cellules nationales de traitement des informations financières des pays de l’Uemoa (Recen-Uemoa) qui a organisé, du 4 au 6 décembre dernier dans notre pays, les états généraux de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
La rencontre a mobilisé les représentants des Cellules nationales de traitement des informations financières (Centif), du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (Giaba), de la BCEAO, de la Commission de l’Uemoa, les représentants des administrations publiques et privées du Mali… Durant trois jours, ils ont jeté un regard rétrospectif sur leurs résultats afin de mieux définir et orienter de nouvelles perspectives. Les conclusions des débats, qui se sont tenus au sein de quatre groupes de travail, ont été remises au Premier ministre Boubou Cissé. C’était le vendredi, à la faveur de la cérémonie de clôture des travaux.
Les Centif, faut-il le rappeler, ont pour mission de recueillir et de traiter toutes les opérations en lien avec le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. L’immensité de leur tâche s’apprécie à l’aune des manifestations et la sophistication des méthodes des terroristes qui ont appris à orienter à leur profit les trafics en tous genres, le banditisme et même certains flux économiques conventionnels. La nouveauté, c’est que désormais, ils investissent les nouveaux espaces financiers virtuels. Dès lors, assécher leurs sources de financement requiert une coopération entre nos États pour mieux échanger les informations. D’où l’idée de la création de ce Réseau des Centif, présidé par Hassane Taher.
C’est lui qui a remis les conclusions de la rencontre au Premier ministre. Dans le document, des recommandations pertinentes sont faites à l’intention des autorités gouvernementales de l’Uemoa et des différents acteurs de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Globalement, ces recommandations tendent à renforcer les capacités opérationnelles et fonctionnelles des Centif.

CONTRÔLE DU TRANSFERT D’ARGENT- En effet, les participants ont souhaité l’institution de l’obligation de déclarer les transports transfrontaliers d’espèces, la création d’organes de recouvrement et de gestion des avoirs saisis et confisqués dans tous les pays et l’élaboration d’une procédure harmonisée de traitement des informations spontanées. Ils ont aussi exhorté l’Uemoa à appuyer financièrement les Centif, à ériger le Recen en organe consultatif de l’Uemoa et à impliquer les Cellules dans les activités du G5 Sahel. La promotion et la facilitation de l’accès direct des Centif aux bases de données pertinentes (CIP, INTERPOL, ONI, régies financières…) et le renforcement des modalités de contrôle des sociétés de transfert rapide d’argent ont été également recommandés. Ajoutez-y la demande de prolonger le délai de 48 heures imparti pour la mise en œuvre efficace des oppositions aux opérations suspectes par les Centif.
En vue de mettre en œuvre de façon efficace ces recommandations, le Recen-Uemoa s’engage à élaborer un plan d’actions et à mettre en place un mécanisme de suivi/évaluation. Il peut, d’ores et déjà, compter sur le soutien des autorités maliennes. En effet, le chef du gouvernement, qui a jugé les réformes proposées assez pertinentes, a promis de plaider pour une prise en compte effective des recommandations par les États membres de l’Union. Pour Dr Boubou Cissé, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constituent deux fléaux qui anéantissent les efforts de nos États à bâtir une économie régionale forte. Ce qui a notamment amené les chefs d’État de la Cedeao à inscrire, en septembre dernier à Ouagadougou, la lutte contre le financement du terrorisme parmi les priorités en matière de sécurité dans la région ouest-africaine.
À cet effet, les dirigeants ont doté la Cedeao d’un plan d’action pour la période 2020-2024 avec pour objectif de parvenir à neutraliser les terroristes. Et dans ce cadre, les chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa se sont engagés à apporter une contribution de 500 millions de dollars (250 milliards de Fcfa). Un engagement de contribution qui a été réaffirmé, la semaine dernière à Dakar. Ces ressources seront débloquées pour la formation des unités engagées dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, notamment les trafics d’armes, de drogues, de faux médicaments… Dr Boubou Cissé a rassuré que les cellules disposeront de moyens nécessaires pour mieux appréhender les phénomènes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, avec pour finalité d’assécher définitivement les sources de financement des criminels.
Issa DEMBÉLÉ

Source: Journal l’Essor-Mali

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