Plus rien ne va au sein du parti ADP-Maliba. Les différentes instances du parti sont en guerre à fleuret moucheté depuis la tenue du congrès qui a vu la radiation de plusieurs cadres de valeur et la mise en place d’un nouveau bureau dirigé par Youba Bah.
Cela est désormais un secret de polichinelle : l’ADP-Maliba est un parti incolore et inodore. La déclaration hasardeuse de la jeunesse du parti, la semaine dernière, a fini par convaincre plus d’un que la solidité et la cohésion au sein de ce regroupement ne tiennent qu’aux strapontins que le président d’honneur, Aliou Boubacar Diallo, distribue à tour de bras. Après le fameux congrès du parti qui s’est tenu sans l’installation des instances à la base, toutes sortes d’individus, les uns aussi indécis que les autres, se sont retrouvés dans un semblant de regroupement. Avant, des militants et les dirigeants du parti se sont lynchés, avant de se trimbaler devant les tribunaux et cours de justice du Mali. Un scandale historique en République du Mali. S’en est suivi un semblant de cohésion et d’unité jusqu’à ce 9 décembre.
En effet, ce parti, dont l’incohérence dans la ligne de conduite est manifeste, va dans tous les sens. Tantôt il est à l’opposition, tantôt il soutient les initiatives du gouvernement.
Les masques sont tombés ce 9 décembre, lorsque le monde a été surpris de lire un communiqué laconique du Bureau national des jeunes, dirigé par Cheick Oumar Diallo. Dans le document publié sur la page Facebook de l’intéressé, il affirme: «Depuis un certain temps, le BNJ de l’ADP-Maliba a constaté que les textes du parti qui circulent sont différents de ceux archivés au niveau du Mouvement national des jeunes du parti. Certaines dispositions qui donnaient aux jeunes et femmes du parti une représentativité réelle ont été retirées de la version finale sortie du Congrès. La situation, maintes fois signalée au CE, semble ne pas être comprise. Les jeunes du parti ont interpellé verbalement le CE à deux reprises, avant de les saisir par écrit. Ils viennent également de saisir le Président d’honneur du sujet. »
Le BNJ estime qu’il y a une erreur contenue dans les Statuts du parti en leurs articles 17 et 18. Pour Check Diallo et ses camarades, « ces erreurs réduisent considérablement la représentativité des jeunes et des femmes dans le parti. »
Aussi incohérents qu’ils soient, les jeunes affirment ne pointer personne du doigt quant à la responsabilité de cette erreur et d’ajouter plus loin : « La délégation du BNJ a également sollicité que le CE prenne les dispositions idoines en vue de rappeler à l’ordre certains mandataires du parti qui agissent en dehors de tout cadre statutaire en excluant superbement les jeunes et les femmes du parti des actions locales.
En réponse à ces préoccupations, la délégation du BNJ a été extrêmement surprise d’entendre, de la part du Secrétaire politique et de son adjoint, qu’à leur entendement, la place de la jeunesse et des femmes se limitait à un rôle d’auxiliaires devant simplement accompagner le parti. Les Secrétaires politiques, au lieu de donner des explications concrètes au BNJ, ont préféré l’invectiver et insister sur le fait qu’aucune place ne pouvait être accordée aux jeunes dans les instances du parti. » Et dire que le BNJ n’accuse personne.
Aussi, dans cette déclaration aux allures d’une dénonciation ou d’un putsch interne, Cheick Diallo accuse la délégation du Comité exécutif de n’avoir pas souhaité accéder à leur demande « légitime » de rectification de cette erreur. Et en conséquence, il annonce la rupture du dialogue entre le BNJ et le comité exécutif.
Cette déclaration par voix de presse et cette prise de position radicale sonnent, aux yeux des observateurs les plus avertis de la scène politique malienne, comme une immaturité politique de la part de Cheick Diallo et de ses camarades. D’aucuns pensent même que ces jeunes ont du mal à faire la différence entre le mouvement estudiantin (Aeem) ou syndical et un parti politique. Sinon, cette question aurait pu être tranchée à l’interne, sans se donner en spectacle sur la place publique.
Pour sûr, ce scandale au sein de ce parti, dont les actions de communication de la jeunesse se résument plus à la promotion d’un homme, en dit long sur la désunion, le manque de cohésion de cohérence en son sein.
En attendant de nouvelles épisodes de ce feuilleton, la sérénité à foutu le camp de l’ADP-Maliba depuis.
A suivre.
Jean JACQUES
Azalaï-Express