Mon frère MLD, fallait-il que tu t’en allasses ainsi, si furtivement et si fugitivement ? Et pourtant, en ce bel après-midi du Mardi 20 Janvier 2015 quand Monsieur le Directeur Saouti Haïdara et moi nous nous sommes croisés dans ton bureau au siège de L’Indépendant, il s’est inquiété de ton état de santé en te disant ceci : » je suis informé de ta crise piquée au bureau. Est-ce que ça va mieux à présent. ? » De façon débonnaire, tu as répondu que tout est rentré dans l’ordre et que ça va beaucoup mieux. Est-ce ton amour profond pour ton métier et ton ardeur au travail qui t’ont fait nous taire l’ampleur de ton mal ?
Et pourtant quand, après la sortie de Monsieur Saouti, je t’ai demandé de prendre un petit repos pour te requinquer, au lieu de me rassurer, tu m’as plutôt demandé à quand le prochain billet de Roche ? Tout ceci ne pouvait présager de l’évènement qui vient de me smatcher et de déboussoler tous tes collaborateurs de l’Indépendant. OH ! Dieu clément » missiricoro Dieu « , pourquoi m’avoir retiré mon ami, mon frère, mon doyen dans votre noble métier, celui avec qui je discutais chaudement les tournures des angles aîgus et obtus du français écrit et parlé? Tu me disais de toujours savoir lire entre les lignes. Mais vieux frère, tu écrivais tellement serré et avec une si petite police de caractère que je n’ai pas su lire entre les lignes que tu voulais nous quitter.
Si Dieu en a décidé ainsi, il ne nous reste plus qu’à te prier de nous léguer le tremplin qui t’a aidé à ancrer cet idéal si difficile à forger en matière de presse écrite et également sinon et surtout le borsalino que tu portais toujours afin d’empêcher tes bonnes idées de s’évaporer.. Monsieur le Carthaginois, cousin des Romains et adepte de la Grèce antique, cèdes nous en legs ton QI si chèrement recherché, convoité et jalousé. Tes leçons seront retenues et ton calme et sérieux adulés. Merci encore vieux frère. Je demanderai à tes enfants d’aider leur maman à les aider à devenir des hommes.
Vas en paix vieux complice avec la conscience du devoir accompli, et un héritage substantiel à nous légué. Tous tes collaborateurs prient Dieu pour que le Paradis soit ton lit de repos éternel.
Amen
Mamadou Keita dit Roche
Source: L’Indépendant