A la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), rien ne va plus. Et pour cause, deux tendances syndicales se disputent la légitimité. Toute chose qui entame sérieusement la stabilité, plongeant la structure dans une lancinante crise entretenue par la directrice générale, laquelle semble choisir son camp au détriment de la légitimité.
L’un, Modibo Yattara (secrétaire général sortant), est celui positionné par la directrice générale, même si cette dernière se refuse à l’admettre ouvertement. Et l’autre, Thierno Madani Thiam, est plébiscité par une horde d’employés majoritairement jeunes et déterminés à balayer la pratique syndicale de connivence qui a longtemps miné la CMSS.
Le climat social est surchauffé depuis de très long mois, en avril 2018 précisément avoue le responsable à la communication, M. Traoré. Ce dernier, qui reçoit depuis plusieurs semaines la presse en lieu et place de la directrice générale Dougoubarka Sylla, repousse toute question qui accable sa patronne. Les recoupements au sein des deux tendances font croire que la crise est alimentée par la prise de position manifeste de la première responsable de la structure en faveur d’une tendance : celle de Modibo Tattara.
« Son immixtion à outrance dans la mise en place du comité syndical en est pour beaucoup dans la crise que nous connaissons », confie cet agent qui avoue n’appartenir à aucune des deux tendances.
Selon nos recoupements, documents à l’appui, le camp Thierno Madani Thiam l’avait remporté à la faveur d’élections légitimes. Sa validation a été avalisée par la lettre de la Syntade en date du 27 novembre 2018. La pilule n’a pas passé chez Yattara et ses soutiens.
Ainsi, malgré les lettres de validation, doublées de lettres de mise en garde diligentées par le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs maliens (UNTM), Yacouba Katilé, la toute puissante DG reste inflexible.
Dans sa lettre du 06 décembre, Yacouba Katilé interpelle et met en garde : « La volonté d’exclure le secrétaire général légitime de la réunion hebdomadaire de la directrice est en violation pas seulement des conventions et des lois du pays, mais aussi des dispositions de l’Accord d’établissements de la CMSS. Vous aviez été destinataire de nombre de lettres portant sur les plaintes des travailleurs contre les agissements à la limite de l’irrationnel de Madame la directrice de la CMSS ». Comme si de rien n’était, la directrice de la CMSS s’entête de travailler avec l’ancienne équipe conduite par Modibo Yattara en fin de mandat.
Des anecdotes non moins douloureuses en disent long sur cet entêtement inopportun et visiblement inopérant auprès de militants déterminés à nettoyer les écuries d’Augias et à imprimer une nouvelle marque au combat syndical à la CMSS.
La directrice a pu exclure par deux fois (les 03 et 10 décembre 2018) Thierno Madani Thiam de la réunion hebdomadaire de la direction. Elle prétend ne pas reconnaitre celui-ci comme secrétaire général du comité syndical. Une prise de position arbitraire d’une responsable susceptible de ternir l’image de son ministre de tutelle, Hamadoun Konaté, un homme très respecté dans le gouvernement.
A quand donc la fin de cet imbroglio qui, depuis plusieurs mois, met à mal la sérénité dans cette structure perçue comme très stratégique pour le département de la solidarité ?
Par Alco Dembélé
L’Investigateur