Surfant sur les amalgames et les schémas réducteurs, le Tweetman national, doté d’un potentiel subversif unique, au lieu de chercher à éteindre les polémiques, souffle sur les braises de la zizanie, use et abuse d’une incohérence apparente pour tourner en dérision le Président. Ce, alors que l’ex-jeune premier étrenne une ribambelle d’interrogations qui expriment autant de préoccupations, qu’un Directeur national des sports qui outrepasse ses pouvoirs autorise la réouverture des espaces sportifs de grand public, et que la Commission de rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur présente la face hideuse d’une monstruosité humaine inqualifiable.Voici votre BÊTISIER du jour.
Le fauteur universel de zizanie
Le Tweetman cauteleux, dit dans l’une de ses élucubrations ‘’Intervention télévisée du Président IBK après la prière de Tabaski : Il faut arrêter de menacer les leaders du M5-RFP’’. Menace wa ? En voici des grincheux pathétiques. À coup de circonvolutions verbales, il prend ses vessies pour des lanternes. Manipulateur aussi dévastateur, ça se compte sur le bout des doigts. Débordements de démagogie, potentiel subversif unique, obsession névrotique à être au cœur des événements, les qualificatifs ne manquent pas. Mais, gardons-nous des amalgames et des schémas réducteurs. Conclure aussi hâtivement à une menace n’est que pur jugement de valeur, procès en sorcellerie d’un Président qui n’est plus bon qu’à être mené à la guillotine. C’est ce que certains appellent une dénonciation calomnieuse. Comme dirait l’autre, caricaturer et opposer, n’enrichit ni le débat ni les individus. L’impression est nette que certains acteurs politiques sont plus là pour renverser la table que pour servir la soupe. Il est indiscutable qu’il y a des acteurs spécialisés dans cette rhétorique périlleuse qui au lieu de chercher à éteindre les polémiques, soufflent sur les braises de la zizanie. Il n’en demeure pas moins qu’il y a les arrière-cuisines peu reluisantes du pouvoir et qu’il faut nettoyer les écuries d’Augias.
‘’(…) C’est contreproductif et cela radicalisera les positions’’. Ah bon ! Donc, jusque-là les positions ne sont radicalisées. La réflexion paraît tout de même lunaire. Il va falloir avoir une compréhension commune, partagée du verbe ‘’radicaliser’’. Parce que ce tout le monde voit, c’est loin de la cagnardise. Quand un Président se met sur le réculoir sur la quasi-totalité des revendications et qu’en face on répond par des défis bravaches à l’ordre constitutionnel, cela n’est pas de l’aboulie. Quand des députés refusent purement et simplement de démissionner pour un Mali rassemblé, apaisé et stabilisé ; quand le Président lui-même, garant de l’unité nationale, peine à prendre de la hauteur dans la puanteur ambiante ; quand la désobéissance civile aux contours mal dessinés est institutionnalisée, il est difficile de soutenir que les positions sont à la conciliation, à la concorde. L’escalade a atteint son point culminant. C’est indéniable. Complexe, le dossier est également hautement inflammable que politique pour que la société civile et le gouvernement gagneraient à éviter d’attiser les tensions.
‘’(…) Autant de situation qui rapprochera le pays du gouffre’’. Bon, il y a ici un petit problème. ‘’Autant de situation’’ au singulier est une situation inintelligible, un peu charabia quoi ! C’était sur la forme.
Sur le fond, il est évident que le Tweetman et les autres Maliens ne vivent pas sur la même planète hein ! Parce que conjuguer au futur la descente aux enfers du Mali est un oxymore, un doux euphémisme. Ce pays-là est dans le gouffre, il y a longtemps. Il est même en passe d’y prendre ses habitudes, tant les perspectives de sorties sont aléatoires. Comme un malheur ne vient jamais seul, il y a un ouragan contestataire qui se fixe pour mission de tout balayer sur son passage.
L’incohérence inqualifiable au sommet de l’État
Le Tweetman national se délecte d’une incohérence nationale : ‘’Le Président IBK dans le texte : le 9 juillet c’était « les Maliens préfèrent la justice des djihadistes à la justice de l’État, car celle-ci souffre de la corruption.» Et trois semaines après le 31 juillet, c’est « les magistrats maliens sont honnêtes.» Alors que croire ? Est-ce la même personne qui a tenu ces deux discours ? Qui dirige le Mali ? L’auteur du discours du 9 juillet ou celui du discours du 31 juillet ? Ou un autre ?’’ À première vue, il y a une incohérence inqualifiable entre les deux discours présidentiels. La même personne qui a tenu les deux discours ? Bien sûr que oui et le Tweetman peut bien se gausser là-dessus. Que croire ? Il faut croire les deux discours. Parce que ce qui a été dit le 9 juillet est tout autant exact que ce qui a été affirmé le 31 juillet et à moins d’être un extraterrestre, il serait difficile de soutenir le contraire. La justice, à l’instar de l’ensemble des corporations dans notre bled, autant elle a ses brebis galeuses, autant elle a ses hommes ‘’honnêtes’’, de valeur exceptionnelle. Il n’est pas nécessaire d’être Président de la République pour le constater de visu. Qui dirige le pays ? Là, cette question est vraiment vaine. Ce n’est pas parce que deux propos en apparence contradictoires ont été tenus à l’espace de trois semaines que devrait se poser la question de savoir qui dirige le pays. Elle ne se justifie pas du tout ; elle est totalement hors sujet et hors propos.
Bonne promesse ou promesse de trop ?
L’ancien jeune premier, Modibo Kadjoke, broie clairement du noir :‘’la sécurité promise pour les personnes et la protection des biens publics et privés ainsi que les enquêtes, sont-elles annoncées pour Bamako ou le Mali ? Serions-nous réduits en capacité à ce point ? Demain, ça se réduira à quelle commune ? Et, après, quel quartier ? Non ! Tous les Maliens ont droit à cette sécurité (art.1er al.2, Constitution du Mali), à «la liberté d’aller et venir» (art.5, Constitution du Mali) et surtout à ce «PARDON» sur toute l’étendue du territoire national. Alors si c’est cela la promesse, je dirai qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. À Ségou, nous disons : «quand on se remplit la bouche de farine… »’’. Vivement les bonnes réponses à ces interrogations qui traduisent la préoccupation de nombre de Maliens.
La confusion des genres et des rôles
On est dans quel pays ? Selon nos informations, le ministère de la Culture avait déjà anticipé cette situation en envoyant à la Primature une demande d’autorisation de réouverture des espaces culturels. Le ministère n’a toujours pas reçu cette autorisation de sa hiérarchie, mais voilà qu’un simple Directeur national des sports autorise la réouverture des espaces sportifs de grand public. Le décret de fermeture de tous ces espaces doit être valable pour tous les secteurs, un autre décret doit autoriser cette ouverture globale. C’est quel pays ça ?
Le vrai visage de la monstruosité
humaine
‘’La commission de rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur, informe l’opinion nationale qu’un malade mental dont le nom serait Abdrahamane KONATE, de teint noir, taille moyenne, a été confiné à l’hôtel Bouna, à L’ACI-2000 avec plusieurs autres Maliens en provenance de la Mauritanie. Mais à la fin de la quarantaine, tout le monde est rentré chez soi excepté monsieur KONATÉ qui refuse de quitter l’hôtel. Compte tenu de son état mental, la commission est très peinée à l’idée de le mettre à la rue et demande à toute personne connaissant l’intéressé, ses parents ou connaissance, de bien vouloir prendre attache avec le président de la commission au 67 01 01 12 pour trouver une solution appropriée à cette situation délicate’’. Là, c’est le vrai visage de monstruosité humaine qui se dévoile.
D’abord, ce locataire de l’hôtel Bouna ne se définit pas comme malade mental, mais d’abord comme Abdrahamane KONATE. Sa qualité de personne humaine précède sa déchéance psychique. Il est d’abord une personne humaine avant d’être un malade mental. Ce qui ne ressort pas de l’agencement des idées du colonel.
Ensuite, autant ce locataire devenu indésirable n’est pas à sa place dans un hôtel trop huppé pour lui, autant il y a des doutes sérieux que le colonel lui-même soit à sa place à la tête de la Commission de rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur. L’histoire récente nous enseigne que ce sont les ministères de la Sécurité et de la Protection civile, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté ; des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui prenaient en charge les personnes rapatriées. Dans le cas d’espèce, un minimum de cohérence aurait voulu que ce soit le ministère des Maliens de l’Extérieur qui assure la prise en charge des Maliens bloqués à l’extérieur. Ceci explique d’ailleurs les crocs-en-jambe. Mais, c’est un colonel, dont on ignore s’il est parachutisté à la tête de la Commission de rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur à la suite des mesures prises dans le cadre la lutte contre la propagation de la COVID-19.
Enfin, ‘’ la commission est très peinée à l’idée de le mettre à la rue’’. Une telle abomination ne devrait germer dans aucune tête. Il faut avoir une pierre à la place du cœur pour envisager de foutre quelqu’un dans la rue, en raison d’une déficience mentale ; parce que tout simplement, en faisant turbiner un tant soit peu sa jugeote, il y aurait plusieurs autres solutions plus respectueuses de la nature humaine. Si ce locataire ne mérite pas de crécher à l’hôtel Bouna ; il y a bien quelque part un hôtel à taille humaine qui pourrait l’héberger. La société malienne n’est pas déshumanisée au point de jeter dans la rue un de ses membres pour des considérations purement financières. Parce qu’en lisant en filigrane, c’est bien de cela qu’il s’agit. De grâce, ne balançons pas par la fenêtre nos valeurs, d’autant plus qu’il en reste désormais très peu qui ont encore cours.
Le charabia politico-juridique
L’ancien Premier ministre Soumeylou_Boubèye_Maiga : « Techniquement, la démission d’une partie des députés ne peut pas donner lieu à élections partielles. Parce que les circonscriptions concernées ont entre 2 à 7 sièges ». La crise là aura ce qu’elle aura cherché, parce que tout le monde va s’essayer au juridisme. Mais, techniquement là, ça veut dire quoi même ? À mon entendement wa ou selon la Constitution du 25 Février 1992 ? Parce que ça là, ça ressemble à un véritable sophisme. Des députés démissionnent (encore qu’ils refusent pour le moment de démissionner), ils doivent être remplacés (sans nomination cette fois-ci) par voie d’élections et à ce qu’on sache, cela s’appelle des élections partielles, il se trouve quelqu’un pour affirmer, ‘’la démission d’une partie des députés ne peut pas donner lieu à élections partielles. Parce que les circonscriptions concernées ont entre 2 à 7 sièges’’. Franchement ça ressemble à du charabia pour les profanes. Ce entre 2 à 7 sièges, on ne sait où il le sort. Il ne cite aucun article. Peut-être le fruit de son imagination débordante comme toujours et de sa fixation sur Sikasso où il est persuadé d’avoir gagné, après les coups de poignard dans le dos dans plusieurs autres circonscriptions électorales où la solidarité au sein de la Majorité présidentielle n’a pas fonctionné en sa faveur.
Source : INFO-MATIN