L’enlèvement et l’assassinat des Français Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali samedi dernier ont été revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Un djihadiste touareg qui voulait se « racheter » auprès d’AQMI serait à la tête du rapt des deux journalistes de RFI.
Plusieurs sources rapportées par RFI, le JDD et Europe 1 concordent sur le nom du suspect numéro 1 dans l’enlèvement, samedi 2 novembre, des deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, dans la zone de Kidal au Mali.
Disgrâce
Selon une information diffusée par Europe 1 jeudi 7 novembre, c’est un « djihadiste sans grade » qui aurait planifié le rapt et l’assassinat des deux journalistes de RFI samedi dernier. Baye Ag Bakabo, originaire de la ville de Kidal où a eu lieu l’enlèvement et qui serait connu des services de renseignement français depuis 2010, était « en disgrâce avec sa brigade, après lui avoir volé de l’argent à la faveur de l’offensive française au Mali », explique Europe 1.
C’est dans le but de se racheter auprès de sa « katiba » [brigade] djihadiste, dirigée par un autre Touareg, Abdelkrim Al-Targui, que Bakabo aurait alors organisé l’enlèvement de Ghislaine et Claude, selon une conversation téléphonique entre les deux Touaregs recueillie par Europe 1. Le « deal » proposé par Bakabo aurait été accepté par son chef.
Panne du pick-up
Il aurait donc conduit son pick-up avec trois autres hommes, enlevant les journalistes français, avant de rouler quelques kilomètres vers l’est de Kidal pour livrer les deux otages. C’est à ce moment-là que le 4×4 serait tombé en panne.
Une hypothèse soutenue par des habitants de Kidal qui ont vu « d’importantes quantités d’huile » couler du pick-up, selon RFI. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a également jugé « plausible » l’hypothèse de la panne de la voiture dans le désert. Bakabo aurait alors rappelé le chef de sa brigade qui lui aurait donné l’ordre de tuer les deux journalistes, assassinés sous une rafale de balles.
Un ancien du MNLA ?
Selon les informations de RFI, Bayes Ag Bakabo serait lié à al-Ansar, une importante brigade d’AQMI dirigée par Abdelkrim Al-Targui, et qui aurait notamment contribué à la libération des quatre otages français d’Arlit au Niger, la semaine dernière.
Le parcours de Bayes Ag Bakabo diverge selon les sources. Si certains affirment que le djihadiste serait passé par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg qui s’était alliée à la France pendant l’opération Serval au Mali, le chef du MNLA à Kidal a cependant affirmé à RFI qu’il n’avait jamais vu Bakabo et n’avait « aucun lien avec lui », même s’il a admis faire partie de la même tribu.
Selon une source malienne rapportée par le JDD, Bayes Ag Bakabo, se serait en effet « recyclé un moment dans le MNLA ».
Source : jolexpress