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Bases fermées, effectifs réduits : à quoi ressemblera la future opération au Sahel ?

Des milliers d’hommes en moins, des bases fermées, un recentrage vers le sud. Emmanuel Macron a présenté vendredi après-midi le futur dispositif militaire français au Sahel, où la France est présente depuis 2013. Il s’exprimait en compagnie de son homologue nigérien, Mohamed Bazoum, en conclusion d’un sommet du G5 Sahel, la coalition qui, outre le Niger, regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad. La nouvelle opération, qui prendra la suite de Barkhane, passera par la fermeture de trois emprises dans le grand Nord du Mali, à Kidal, Tessalit et Tombouctou d’ici «le début de l’année 2022». Comme le chef de l’Etat l’avait déjà annoncé, elle entraînera une forte mais progressive diminution des effectifs déployés. De 5 100 aujourd’hui, ils passeront à environ 2 500 ou 3 000 militaires à un horizon non précisé.

La présence dans la capitale nigérienne, Niamey, où sont aujourd’hui stationnés les drones Reapers et la plupart des avions de chasse, sera «musclée», a ajouté Emmanuel Macron, sans détailler. Cet accent mis sur les moyens aériens correspond à l’une des deux missions attribuées à la nouvelle opération française : «la neutralisation et la désorganisation du haut commandement des deux organisations ennemies [les filiales locales d’Al-Qaida et de l’Etat islamique, ndlr] Les armées françaises utilisent abondamment l’arme aérienne dans ce conflit asymétrique, tant à des fins de surveillance que pour bombarder et tuer des ennemis. Un mode opératoire appelé à prendre de l’ampleur, malgré les risques pour les civils.

Il répond aussi aux besoins exprimés par les Etats sahéliens, comme l’a expliqué Mohamed Bazoum : «Nous n’avons pas besoin de la France pour ce que nous possédons déjà. La France a des capacités de renseignement électronique qui ne sont pas en notre possession, la nouvelle configuration [de Barkhane] ne nous en privera pas. La France a des moyens aériens que nous n’avons pas et qui complètent notre action à terre.» Les armées nationales pourront aussi compter sur l’appui ponctuel des militaires français (les forces de réaction rapide) ou sur leurs compétences en matière de santé.

Rapprochement avec le Niger

Alors que les relations avec Bamako sont exécrables depuis la mort du président Idriss Déby, le fidèle allié de Paris tué en avril, et la prise de pouvoir de son fils à sa succession, l’exécutif français semble vouloir s’appuyer d’avantage sur le Niger. Outre la base aérienne, Niamey héberge le poste de commandant de la force conjointe du G5 Sahel, et demain le commandement central de la task force Takuba. Cette opération européenne, dont la France «restera la Nation cadre», a assuré le chef de l’Etat français, vise à former et accompagner aux combats des unités mobiles de l’armée malienne, épaulées par des forces spéciales du Vieux continent. «L’appui à la montée en puissance des armées de la région» constitue la deuxième mission du futur dispositif français. L’objectif n’est pas nouveau, il figurait déjà sur l’ordre de mission de Barkhane et de Takuba, mais il représente la seule porte de sortie trouvée à ce jour par Paris.

Cette «reconfiguration» du dispositif français doit permettre de répondre à ce que Paris analyse comme une «dissémination de la menace à l’échelle de l’ensemble de l‘Afrique de l’Ouest». Depuis quelques mois, la France s’inquiète tout particulièrement d’une descente des groupes terroristes vers les pays du golfe de Guinée qui laisse planer la menace d’une future déstabilisation de la sous-région. Et ce, alors que la violence n’a pas reculé au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

 

Source: liberation.fr

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