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Barkhane quitte enfin le Mali : Occasion de rappeler les vérités de Dr. Soumana Sako dénonçant l’attitude défaitiste de certains milieux onusiens «faisant le jeu des terroristes et des séparatistes »

Entre le Mali et l’arrogante France, le divorce est désormais acté avec le départ définitif du sol malien de la force Barkhane qui se replie sur le Niger, faisant dorénavant de ce pays, on s’en doute, sa base arrière pour ses opérations de déstabilisation dans le Sahel, singulièrement contre le Mali qui affirme de plus en plus sa souveraineté en équipant de plus en plus son armée et en développement pour ses militaires des séries de formation pour une meilleure défense de son territoire national et de ses citoyens.

 

Mais le redéploiement de Barkhane (ou sa réarticulation, terminologie propre à la France dans l’affaire), ne solde pas le désamour entre le Mali et les Nations-Unies sous le couvert desquelles la République Française, dans son impérialisme séculaire a manœuvré pour la création de la Minusma(Mission Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali), fausse dénomination, comme d’autres, il a été procédé systématiquement au massacre des populations maliennes, au délitement du pays qui n’exerce toujours pas sa souveraineté pleine et entière sur deux tiers de son territoire national. Le triste bilan de Serval, Barkhane et Minusma se lit à travers les massacres d’Indélimane, Sobane Da, Kolongo, Diouara, Bounty, etc. Le prétexte de la lutte contre le terrorisme a permis d’engager la déstabilisation du Mali, engrenage freiné par la rectification de la transition le 24 mai 2021.

En effet, en dépit de la présence plus massive  des forces internationales, la situation n’a fait que continuer de se dégrader au Sahel pendant presque dix ans. La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies au Mali, la MINUSMA, créée par le Conseil de sécurité avec comme mission l’appui aux efforts de stabilisation du pays, la protection des civils et le rétablissement de l’autorité de l’État l’ensemble du territoire malien n’est rien d’autre qu’un échec, sinon l’histoire d’une organisation inventée pour désarticuler le Mali. En tout cas, la lettre de mission de la MINUSMA ne répond pas au rôle néfaste que celle-ci a joué au Mali. MackySall, le président sénégalais qui a visité le Mali le 15 août, le hasard du calendrier faisant coïncider avec le départ du reste de Barkhane, avait fait, il y a trois ans, le constat amer : « D’un effectif de 6491 éléments à ses débuts, la MINUSMA en compte aujourd’hui 14.400, soit plus que le double. Paradoxalement, l’agression terroriste contre le Mali s’est intensifiée. Et pire : le terrorisme étend son spectre ravageur à d’autres pays, on l’a vu au Burkina Faso et au Niger, charriant au quotidien des morts, des blessés, des réfugiés et des personnes déplacées. Les attaques sont devenues fréquentes, plus meurtrières, et plus audacieuses, puisque de plus en plus les terroristes s’en prennent aux forces de défense et de sécurité elles-mêmes jusque dans leurs casernes. Posons alors les questions de fond. Comment articuler et coordonner les différentes initiatives déployées sur le terrain, on les a listées, de façon à rendre leurs actions plus cohérentes et plus efficaces ? Le G5-Sahel (19.000 hommes), plus Barkhane, plus l’Armée mali, et tout le reste, plus l’Armée malienne, il n’y a pas moins de 30.000 hommes sur le terrain, pris en otage par une bande d’individus. Il y a un problème. »

Tout compte fait, la Minusma résiste à vouloir demeurer au Mali, mais elle doit dégager au plus vite. Elle voulait Barkhane pour sa protection, celle-ci a foutu le camp. Le Pakistan et l’Allemagne reconsidèrent leur participation et, suite à l’arrestation des 49 mercenaires ivoiriens le 10 juillet dernier, le reste du contingent ivoirien a été expulsé et le Mali a suspendu la rotation de tous les contingents destinés à constituer les forces opérationnelles de la Minusma, sans compter les restrictions faites à elle par le Mali d’aller fourrer son nez dans les questions de droit de l’homme. La dénonciation des traîtrises par les Maliens ne datent d’ailleurs pas d’aujourd’hui. On peut rappeler qu’en 2012, dans le cadre d’un regroupement de partis politiques appelé alors l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de Crise (ADPS)…et la société civile, l’ancien Premier ministre de la transition de 1991, Soumana Sako, a dénoncé fortement ce qu’il indexait comme  « l’ignoble campagne dirigée par les milieux obscurantistes orchestrée par double langage défaitiste de l’ONU qui se soucie très peu de la souveraineté du Mali… »C’était en effet, au cours de la Table ronde sur le Nord tenu le samedi, 1er décembre 2012, que Dr. Sako a soutenu que le dernier mot appartient au peuple malien qui doit faire échec à la stratégie onusienne. Il avait, à l’occasion, fustigé la médiation conduite avec amateurisme par le président burkinabè. MNLA et Ançardine tenaient alors la vedette. Soumana Sako s’adressera même directement à Ban Ki-Moon, alors Secrétaire général des Nations-Unies : « Le peuple malien condamne avec la dernière rigueur le langage défaitiste de certains milieux onusiens qui, au lieu de mobiliser la communauté internationale pour la restauration rapide de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali, Etat membre de l’ONU et membre fondateur de l’Union Africaine, font plutôt le jeu des groupes terroristes et séparatistes et servent les intérêts de certaines puissances désireuses de vassaliser l’Etat malien. »

Didi Demba Tandjigora

Source : Le National

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