Les relations entre Paris et Alger sont tendues ces derniers jours. Cette situation fait suite aux déclarations d’Emmanuel Macron évoquant « un système politico-militaire » au pouvoir à Alger. Après ces propos, l’Algérie a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. Une décision qui intervient au moment où la France prévoit d’alléger son dispositif militaire au Mali. Toutefois les responsables de Barkhane démentent les informations qui circulent sur les réseaux sociaux concernant l’effectivité du retrait de la force française de Tessalit.
Les avions militaires français sont désormais interdits dans l’espace aérien de l’Algérie. Un passage emprunté souvent par la France pour rejoindre ou quitter la bande sahélo-saharienne, où sont déployées les troupes de l’opération anti-jihadiste Barkhane. Mais selon le colonel Pascal Ianni de l’État-major français, cette décision de l’Algérie « n’affecte ni les opérations, ni les missions de renseignement » menées par la France au Sahel.
Cette tension entre la France et l’Algérie vient s’ajouter à la situation tendue entre la France et le Mali. Elle intervient au moment où Barkhane revoit son dispositif, en particulier au nord du Mali, frontalier avec l’Algérie. Certains médias annonçaient déjà ce week-end le retrait de Barkhane de Téssalit, dans la région de Kidal. Une information démentie par la force française. « Barkhane poursuit le transfert des emprises du nord selon le calendrier prévu mais nous n’avons pas encore quitté Tessalit », déclarent les responsables de l’opération.
Rappelons que sur décision d’Emmanuel Macron, d’ici 2023 le nombre de militaires français au Sahel va passer de 2 500 à 3 000 hommes contre plus de 5 000 aujourd’hui. La France va ainsi alléger son dispositif militaire à Kidal, Tombouctou et Tessalit.
« L’interdiction à la France de survoler l’espace aérien de l’Algérie n’aura pas de grands impacts sur les opérations au Sahel ». C’est ce qu’affirme le spécialiste des questions sécuritaires, Serge Daniel. Le journaliste écrivain souligne aussi que les forces présentes à Tessalit sont capables d’assurer la sécurité de la zone même si les soldats français se retiraient.
Serge Daniel, journaliste écrivain et spécialiste des questions sécuritaires :
Source : studiotamani