Parlant de la situation spécifique de la BOA-Mali, Abderrazzak a fait savoir que le plan de redressement est terminé. « Rappelez-vous, il y a 4 ans, la banque était très souffrante. On a mis en place un plan d’action assez énergétique. Il y avait le volet de l’assainissement du portefeuille, il y avait le volet de la gestion des immobilisations hors exploitation, il y avait le volet concernant les charges. Aujourd’hui, les charges sont maîtrisées, le portefeuille a été assaini et le problème des immobilisations hors exploitation est dernière nous. Ce qui nous a permis de presque doubler le résultat net dégagé par cette banque. Le résultat est passé de 2,5 milliards de FCFA 2022 à 5,8 milliards de FCFA 2n 2023 », a-t-il indiqué.
Cependant, lors de cette conférence, Abderrazzak Zebdani a mis l’accent sur la situation de crise au Mali et au Burkina Faso qui impacte sérieusement le secteur bancaire. Et la Banque Of Africa n’est pas épargnée par la réalité générale. « Les affaires tournent, mais le problème de manque de liquidité gêne un peu le système financier. Malheureusement, avec ce manque de liquidité, nous n’avons pas la visibilité nécessaire pour pouvoir financer les projets sur les moyens et longs termes », ajoute-t-il.
Selon lui, cette situation est en partie due à la crise politique du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ainsi, le conférencier a fait savoir que cela fait quelques années que la situation de crise perdure. De son point de vue, dit-il, les résultats engrangés par la BOA sont encourageants et les perspectives sont bonnes. Il a aussi parlé de la digitalisation de la BOA. « Toutes ces digitalisations ont un seul objectif : c’est l’amélioration de la qualité de service et la satisfaction de notre clientèle », a précisé Abderrazzak Zebdani. A ses dires, le fait d’être côté à la bourse, que ça soit à la Brvm (Bourse régionale des Valeurs mobilières) ou une autre bourse, est un gage de confiance et de transparence.
Selon Abderrazzak Zebdani, la création d’une nouvelle alliance entre les pays du Sahel (AES) n’impacte pas pour l’instant les banques, car pour lui, il n’y a aucune annonce officielle par ces Etats évoquant leur sortie de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) ou de la zone Franc CFA. « Nous avons un rôle à jouer dans le financement de l’économie et nous continuerons à jouer ce rôle », a promis le conférencier.
Il expliquera par ailleurs que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a pris une mesure invitant les banques à avoir au moins 20 milliards de FCFA comme capital social dans un délai de 3 ans.
Amadou Kodio
Source : Le Capital