Les jeunes ont marché hier à Bandiagara (du Rond-point Nanka Banou à la préfecture), Bankass (de la gare routière à la préfecture) et Koro (du grand Rond-point à la préfecture). L’objectif de cette marche synchronisée : dénoncer l’insécurité, l’amalgame et la stigmatisation.
Plusieurs centaines de jeunes se sont fait entendre à travers une marche à Bandiagara avec plus de 1000 manifestants, environ 1000 à Bankass et 2000 manifestants à Koro. Sur les banderoles des marcheurs, on pouvait lire : « Le pays Dogon dit non à l’insécurité ! Non à la stigmatisation ! Oui à la protection de tous ! ».
Dans une déclaration commune lue dans les trois cercles, on peut lire : « Aujourd’hui, 04 Avril 2019, nous, jeunes du Pays Dogon, sortons en masse et de façon synchronisée à Bandiagara, à Bankass et à Koro afin de crier haut et fort notre ras le bol contre l’insécurité, les violences, les amalgames ainsi que les stigmatisations qui sont devenues depuis 2012 notre apanage quotidien ».
Pour ces jeunes marcheurs, le Pays Dogon est meurtri par les assassinats et les destructions de ses villages. Il est, selon eux, dépouillé de ses réserves alimentaires. « Le Pays Dogon est devenu méconnaissable à cause de ces lots de morts, de blessés, de disparus et de dégâts matériels importants. Le Pays Dogon est emprisonné dans la violence depuis 3 ans », lit-on dans leur déclaration. A les en croire, cette zone est au bord du gouffre.
Main dans la main, les jeunes de toutes les communautés confondues (Dogon, Peul, Mossi, Dafing,… ) du pays dogon optent pour la paix. « Chers populations du Pays Dogon, toutes ethnies confondues, réclamons en ce jour et en ce lieu précis, notre droit à la vie, à la sécurité, à la protection de tous et surtout à la paix et au développement », déclarent- ils avant d’inviter la recherche de la paix et de la réconciliation. « Ouvrons nos cœurs et dialoguons car nul autre ne viendra le faire à notre place. La paix, c’est nous qui la réussirons », prêchent ces jeunes engagés pour la paix et la cohésion nationale. La jeunesse de Koro, Bankass et Bandiagara ont invité l’Etat à trouver une solution aux problèmes que connaissent ces zones paisibles. « Chères autorités du Mali, comprenez nos souffrances et libérez nous de cette vague de violence inouïe venue d’ailleurs et qui empoisonne notre «vivre ensemble » C’est un cri de cœur », ont-ils sollicité.
Les recommandations de la jeunesse du pays dogon
Ces jeunes ont, dans leur déclaration, fait des recommandations pour une sortie de crise. Ils demandent aux autorités entre autres : accélérer son retour dans toutes localités du pays dogon afin d’assumer ses responsabilités régaliennes et exclusives ; renforcer et rendre plus opérationnel les forces de sécurité présentes dans la zone afin de mettre à l’abri nos champs, nos greniers, nos pâturages, nos puits et nos villages ; apporter une réelle assistance humanitaire aux déplacés ; anticiper la crise alimentaire qui naitra de l’impossibilité pour les paysans de cultiver lors de l’hivernage prochain.
Il faut signaler que la marche de Douentza a été annulée à la dernière minute
Boureima Guindo
Source: Le Pays