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BAMAKO PLONGEE DANS LE NOIR PAR EDM : Les Maliens payent la facture salée du manque de vision des dirigeants politiques

Avec un ensoleillement enviable dans le monde, tous ces cours d’eau, du vent à gogo…, c’est honteux qu’Energie du Mali (EDM) soit contrainte aujourd’hui de rationner l’électricité avec son lot de conséquences néfastes souvent dramatiques sur les activités socioprofessionnelles et même sur le plein épanouissement du citoyen. La faute à qui ?

 

Loin de nous, comme ils sont nombreux à le faire aujourd’hui, le réflexe d’indexer l’actuel ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau ou le Directeur général la Société énergie du Mali (EDM-SA) devenue ces dernières années la boîte à caser des militants des partis au pouvoir. Certes c’est une action citoyenne visant à manifester le ras-le-bol d’une population de plus en plus dépitée et aussi une alerte que le gouvernement ne doit pas minimiser. Mais, à notre humble avis, un sit-in comme celui prévu demain jeudi (22 avril 2021) ne changera rien à l’incapacité d’EDM à satisfaire les besoins des Maliens.

Et cela d’autant plus que, à notre avis, ce qui nous arrive aujourd’hui est la conséquence dramatique de l’écher d’un système ou du moins d’une politique nationale énergétique. C’est donc le résultat du manque de vision de nos dirigeants, notamment ceux qui ont eu à diriger le Mali démocratique et sur qui reposait l’espoir d’une gouvernance vertueuse et éclairée. Comme presque dans tous les domaines, les capacités de production sont généralement dépassées par la demande de consommation avant la mise en service des réalisations. Et cela par manque d’investissements judicieux sur le long terme.

Malheureusement, les réalisations ne se font pas dans le temps pour réellement soulager la clientèle. C’est par exemple le cas de la «construction en cours  de 100 mégawatts à Sirakoro pour compenser le déficit des 400 mégawatts nécessaire aux Maliens». Cela aurait dû être fait avant cette période de canicule pendant laquelle la consommation d’électricité explose tout en se projetant dans le temps pour anticiper sur d’autres périodes de ce genre.

 

Comment en est-on arrivé là ?

C’est la question que se posent beaucoup de Maliens. Selon le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, qui était devant la presse jeudi dernier (15 avril 2021), les coupures intempestives  d’électricité sont dues à la réduction de la fourniture des mégas en provenance de la Côte d’ivoire et  les fortes chaleurs ayant  entraînées des pannes dans les installations de l’EDM S.A. En fait cette situation est liée à notre double dépendance d’un pays, dont la consommation est toujours en hausse, et de la vétusté de nos infrastructures de production, de transport… Est-ce que nous nous sommes posés la question : à quand remonte réellement les derniers investissements conséquents pour l’approvisionnement correct de notre pays en électricité ? Les financements acquis sont-ils réellement et judicieusement investis dans le secteur ? Personne n’a vu par exemple l’impact réel sur les infrastructures des 394 milliards F CFA investis par  Bouygues-Saur durant la période de privatisation entre 2000 et 2005.

Selon le ministre Lamine Seydou Traoré, EDM a besoin de 400 mégawatts en cette période de pointe pour pouvoir répondre aux attentes de ses clients. Mais, elle ne produit malheureusement que 300 mégawatts. D’où son incapacité à fournir de l’électricité à tous et au même moment. «La société d’électricité n’a pas reçu d’investissement conséquent depuis 30 ans. Donc, on ne peut pas résoudre un tel problème en six mois», s’est défendu le ministre de tutelle en rappelant que la dette de l’EDM s’élève  près de 400 milliards.

Pour qu’EDM soit à la hauteur des besoins des Maliens,  le ministre a annoncé un plan d’investissement ambitieux qui s’élève à 2 300 milliards F CFA. A défaut  de pouvoir mobiliser toutes ces ressources,  il a  indiqué que le gouvernement a recourt aux prestataires privés qui produisent de l’énergie pour la revendre  à l’EDM S.A. «L’objectif est de mobiliser dans l’urgence 1 400 milliards F CFA d’investissement pour le secteur de l’électricité», a-t-il poursuivi. Aujourd’hui, ce n’est pas une stratégie d’urgence dont le pays a besoin, mais plutôt d’une solution structurelle avec des investissements conséquents planifiés sur les court, moyen et long termes.

Avec la gestion qui a été faite de cette crise ces dernières années, il est difficile voire impossible de planifier des investissements sur la durée. C’est pourtant la solution pérenne aux crises structurelles. Des investissements, il faut le reconnaître, n’apporterons des résultats satisfaisants que dans un environnement interne de gestion totalement assaini.

 

Quid des mauvaises pratiques internes ?

Les causes évoquées par le ministre Lamine Seydou Traoré sont réelles. Mais, il n’a pas évoqué les causes internes : la corruption des agents (surtout certains releveurs) et les détournements. La corruption de certains agents releveurs entraîne une perte énorme pour Energie du Mali. Ainsi, combien de grands consommateurs payent entièrement leur consommation ? Selon certains témoignages, ils sont rares ceux qui payent même 50 % de l’électricité qu’ils consomment parce qu’ils s’entendent toujours avec ces agents indélicats pour payer le montant qui leur convient. Quant aux détournements des hydrocarbures et des pièces détachées, ils ne font qu’exploser les charges de production de la société presque toujours moribonde. Il faut noter qu’en la matière, EDM SA n’est pas une exception. Presque toutes nos sociétés d’Etat (Somiex, Opam, Sonatam, ITEMA, Régie des chemins de fer, UMPP…) ont été coulées à cause des mauvaises pratiques cultivées par les travailleurs qui ont fait semblant de ne pas voir qu’ils étaient en train de scier les branches sur lesquelles ils étaient accrochés pour vivre et nourrir leurs familles.

Le manque à gagner n’est pas non plus négligeable au niveau de ceux qui bénéficient gratuitement de l’électricité, notamment des cadres et agents d’EDM, des camps militaires… Ceux-ci font généralement un usage abusif de ce privilège. Sans le remettre en cause, nous pensons qu’il faut plafonner la consommation à ce niveau ou revoir le plafonnement. Sans compter les ardoises de l’Etat. «Les pouvoirs publics montrent le mauvais exemple en tant que client : l’administration est responsable de la majorité des impayés», a récemment dénoncé un cadre d’EDM.

Avec ces raisons combinées à celles évoquées par le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, cela aurait été un miracle que notre pays puisse afficher une souveraineté énergique. D’ailleurs, le bilan énergétique 2008 du Mali révélait que la biomasse (bois et charbon de bois) représente environ 80% de la consommation énergétique nationale, les produits pétroliers 16%, l’électricité seulement 3% et, enfin, les énergies renouvelables (autres que l’hydroélectricité) 1%. C’est ce qui ressort d’un document faisant l’état des lieux du secteur et intitulé. «Energies Renouvelables au Mali : Réalisations, défis et opportunités». Il s’agit d’une étude menée début 2011 pour la Direction nationale de l’énergie dans le cadre du Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables (SREP).

 

Le solaire, une précieuse ressource sous-exploitée

Ce document nous apprend que le taux national d’accès à l’électricité était de 27,1 % en 2010 alors que la demande d’électricité a une croissance annuelle de 10 %. Quant à l’inventaire des énergies renouvelables pendant la même période, elle révèle un potentiel quantitativement très significatif sur l’ensemble du pays avec cependant des disparités en fonction des sources d’énergies renouvelables.

Même si elles n’ont jamais été comptabilisées dans les bilans énergétiques, elles pourraient avoisiner 3 % de l’électricité conventionnelle produite (environ 12 MW). Ce qui est en deçà des objectifs chiffrés de la Politique énergétique nationale qui indiquent que la part des énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité devrait atteindre 6 % en 2010 et 10 % en 2015. Mais, selon certaines sources, elle n’a pas encore dépassé les 10 % en 2020.

Ce qui confirme une fois de plus le manque de vision de nos décideurs par rapport aux stratégies de développement du pays. L’ensoleillement devait être un précieux atout à exploiter pour notre souveraineté énergétique. Et cela d’autant plus que notre pays dispose d’un potentiel important en énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, l’hydroélectricité, la biomasse et les biocarburants. L’irradiation moyenne est de 5-7 kWh/m2 /J avec une durée d’ensoleillement quotidien de 7 à 10 heures et convenablement répartie sur le territoire national dans le monde, l’irradiation moyenne est estimée à 4-5 kWh/m2 /J).

Sans compter que le coût élevé de la production thermique au Mali et le «souhait» (???)  sans cesse exprimer du gouvernement de réduire la dépendance vis-à-vis des produits pétroliers, devait ouvrir des perspectives intéressantes pour les énergies renouvelables fondées sur les ressources nationales, notamment le solaire. Malheureusement, notre pays est toujours à la traîne par rapport à la promotion et à la vulgarisation de l’énergie qui n’est pas à la portée de tous les ménages à cause du coût. «L’année dernière, j’ai voulu installer un panneau solaire pour réduire ma consommation d’électricité. C’est un devis de plus d’un million qu’on m’a présenté. J’y ai vite renoncé», nous expliquait récemment un jeune cadre. «Il est dans l’intérêt de tous que le gouvernement œuvre à rendre accessible le solaire aux ménages à revenus moyens en adoptant une politique de subventions et en investissant dans la formation technique», pense-t-il.

Nous pensons que l’excellence de notre coopération bilatérale avec la Chine nous offre une bonne opportunité de concrétiser la volonté politique de promotion des énergies renouvelables, notamment du solaire. En effet, l’Empire du milieu est une référence mondiale dans le sous-secteur du solaire. Ce pays assure plus de 40 % des nouvelles capacités d’énergie verte dans le monde, dont une grande partie provient du soleil. Même si la part du solaire dans son mix énergétique demeure faible (1,3 %), les ambitions de la Chine dans ce domaine sont gigantesques. Ainsi, d’ici 2022, elle devrait produire 360 GW en énergie renouvelable. Et, une fois n’est pas coutume, elle doit être ouverte à un transfert de compétences pour faire valoir son expertise.

Mieux vaut, à notre avis, investir dans la promotion et la vulgarisation des énergies renouvelables les 2.300 milliards F CFA que le ministre avance comme nécessaires pour mettre fin aux délestages récurrents.  Et surtout que pour de nombreux experts, le soleil reste la plus grande richesse énergétique de notre pays. «Notre pays reste l’un des plus pauvres au monde. Investir dans l’énergie solaire reste donc une aubaine pour amorcer le développement industriel économique et humain. En plus d’assurer l’indépendance énergétique, le solaire permet de lutter contre le changement climatique», assure un spécialiste. Le solaire peut non seulement permettre au pays de combler le gap énergétique, mais aussi de créer de nombreux emplois et même de booster un secteur vital comme l’Agriculture. Sans compter qu’avec une politique solaire ambitieuse, mais réaliste, le Mali peut «mieux se positionner et devenir un grand producteur et distributeur d’énergie du continent».

Encore faudrait-il que la volonté politique aille au-delà de la démagogie et de la stratégie de toujours parer aux urgences.  Rappelons que le Mali a adhéré à l’initiative «Energie Durable pour Tous» des Nations unies (SEforALL). Reconnaissant «l’importance de l’énergie pour le développement durable», ce programme vise d’ici 2030 à assurer l’accès universel aux services énergétiques modernes ; doubler la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique mondial ; doubler le taux global d’amélioration de l’efficacité énergétique. Saurons nous en tirer le meilleur profit en se donnant les moyens et la clairvoyance de mobiliser à temps les fonds nécessaires et disponibles ? Si on y parvient, ce sera sans doute une preuve que le Malikura (nouveau Mali) est réellement en marche !

Naby

Source : Le Matin

 

Un atout de développement sous exploité

L’énergie est le moteur du développement socioéconomique. Une donne que nos dirigeants semblent ne pas comprendre ou négligent tout simplement. Si l’émergence économique découlait d’une réelle et sincère volonté politique, ils auraient vite compris qu’investir dans l’énergie solaire reste une aubaine pour amorcer le développement industriel économique et humain. Hélas, les actions n’ont presque jamais été à la hauteur des engagements politiques, ou du moins du discours politicien.

Ainsi, depuis 1998, le gouvernement du Mali a précisé sa politique énergétique par une série de réformes et par l’adoption (sur le plan législatif et règlementaire) de textes relatifs aux différents sous-secteurs, définissant ainsi le recentrage du rôle de l’Etat et ouvrant le secteur énergétique aux opérateurs privés.

La Stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables (adoptée en 2006) est sur le papier un axe clé de la Politique énergétique nationale (PEN, adoptée en 2006). Elle vise, entre autres, à promouvoir une large utilisation des technologies et équipements d’énergies renouvelables pour accroître la part des énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité ; développer la filière des biocarburants pour divers usages (production d’électricité… A ce sujet, il faut rappeler que notre pays développe depuis de nombreuses années des unités de transformation de biocarburants afin de promouvoir la production et l’utilisation des biocarburants directement dans les zones rurales et semi-urbaines. Le but étant de réduire le coût de production de l’électricité qui sera ainsi accessible à un grand nombre de citoyens.

Mais, comme nous le savons tous, le problème du Mali n’est pas lié à un manque de politiques ou de stratégies. Sur le papier, nous avons toujours les meilleures politiques pour combler les attentes des populations. Mais, dans la réalité, nous péchons toujours dans la mise en œuvre. Et cela d’autant plus que ces politiques sont boostées par la démagogie politicienne que par une réelle volonté politique de faire avancer le pays.

C’est ce qui explique que presque tous les pays de la sous-région nous ont presque damé le pion dans la promotion et la vulgarisation des énergies renouvelables, notamment le solaire. C’est le cas par exemple du Burkina Faso qui abrite, depuis septembre 2020, la première usine de panneaux solaires en Afrique de l’ouest. Une unité industrielle qui va bientôt fournir les centrales solaires en cours de construction à travers le pays. Ce qui permettant ainsi au «Pays des Hommes intègres» de couvrir au moins 30 % de ses besoins en électricité avec l’énergie solaire. Et cela grâce à un judicieux investissement de 3,2 milliards de francs CFA (5,3 millions de francs) dans la construction de cette usine baptisée «Faso Energy».

Il faut rappeler que le Burkina a lancé le programme «Yeleen» (lumière) pour construire une série de centrales solaires en profitant ainsi de son fort ensoleillement. Dans le cadre de cette initiative, il est prévu l’électrification par des systèmes solaires photovoltaïques de 396 centres de santé, écoles et centres d’alphabétisation, de 18 centres hospitaliers et d’un hôpital de district, de 13 maisons d’arrêt et de 7 universités. Ce pays a comme ambition de couvrir d’ici 2030 30 % de ses besoins en électricité avec le solaire. Et il s’est donné les moyens (politique et financiers) d’atteindre cet objectif !

Naby

 

 

 

 

Sirakola, un à vulgariser dans le milieu rural

«Mali : l’énergie solaire, un miracle pour les femmes» ! Tel était le titre d’une publication du PNUD/Mali consacrée aux avantages que les populations rurales, les femmes notamment, peuvent tirer du l’énergie solaire. «Au Mali, moins de 1 % des communes rurales disposent de l’électricité. Mais à Sirakorola, le chef-lieu d’une commune située à 120 km de Bamako, l’énergie solaire est synonyme de boom économique», pouvait-on lire dans cet article de plaidoyer.

«Depuis que les panneaux solaires ont été installés chez nous, les femmes n’achètent plus du charbon de bois ni du pétrole pour les tâches ménagères. Nous arrosons nos plantations avec la pompe solaire et la rentabilité de notre jardin maraîcher s’est grandement améliorée», a expliqué Nana Sangaré. Mère de sept enfants et adjointe au maire, elle préside une association de femmes qui trouvent leur autonomisation dans le maraîchage et la fabrication de glace alimentaire à la supervision du centre de santé et des deux écoles du village.

«Avant ce projet, je n’avais aucun revenu. Maintenant, j’arrive à une recette journalière de 3 000 F CFA. Ce qui me permet de subvenir aux besoins de mes enfants», avait reconnu Nana. Comme elle, plus de 30.000 personnes vivant dans les 55 villages de la commune bénéficient directement du Projet de promotion des énergies nouvelles renouvelables pour l’avancement des Femmes (PENRAF), initié par le gouvernement du Mali en 2003.

Le PNUD y apportait une participation financière et gérait l’ensemble des contributions du projet sur la base d’un programme annuel qui privilégie l’utilisation de la main d’œuvre locale. Ainsi, des artisans forgerons ont été formés à la fabrication de séchoirs, cuiseurs et chauffe-eau solaires, et de jeunes volontaires initiés à l’installation des panneaux solaires et à leur maintenance.

La gestion des unités de production de glace alimentaire et de conditionnement de lait, de charge solaire de batteries et celle de séchage solaire a été confiée au groupement de femmes et de jeunes qui gardent 30 % des recettes issues des ventes et prestations de services dans leur caisse. Les 70% restants sont versés à la mairie pour assurer le renouvellement et l’entretien des kits solaires.

«En cas de panne, on n’a plus besoin d’aller jusqu’à Bamako pour chercher un technicien. Et puis, nous avons des magasins de pièces de rechange. Nous sommes vraiment fiers de notre village !», s’est réjouie Nana Sangaré. Au centre de santé, l’éclairage solaire a remplacé les lampes à pétrole et lampes torches qui étaient auparavant utilisées pour les consultations ou les accouchements. Un chauffe-eau permet d’avoir de l’eau chaude en continu pour les patients et un réfrigérateur solaire conserve vaccins et médicaments à bonne température.

«L’énergie solaire a entraîné un boom économique dans notre commune… L’utilisation de l’énergie solaire a beaucoup amélioré la qualité de vie des populations, et surtout celle des femmes», s’est réjoui le maire de Sirakorola, Souleymane Coulibaly. Ce projet touchait dans les années 2000 plus de 30.000 personnes, principalement les femmes et les jeunes tout en rendant l’énergie renouvelable accessible à tous. Dans un pays où on se soucie réellement du développement local et du bien-être des populations, il aurait dû être étalé à l’échelle nationale pour compenser le difficile accès à l’électricité.

Naby

Source : Le Matin

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